A Pau ou à Bordeaux, les forces de l'ordre ont multiplié les contrôles d'attestations dérogatoires, indispensables à chaque déplacement pendant le confinement. "La phase pédagogique est terminée", préviennent les policiers.
Tous les observateurs sont unanimes : la circulation en voiture, en deux-roues ou à pied est bien plus dense en ce début novembre que pendant le premier confinement. Les heures de pointe n'ont pas changé, entre les travailleurs qui ne peuvent télétravailler et les parents qui emmènent leurs enfants à l'école, il reste encore beaucoup de monde dans les rues.
A Pau, les policiers ont contrôlé les nombreux automobilistes qui circulaient sur la route de Bordeaux à l'entrée de Pau. Et l'immense majorité était en règle, présentant des justificatifs de déplacements professionnels, de visite médicale ou pour des achats de première nécessité… la liste des dérogations existante est longue.
"La phase pédagogique est terminée"
Un jeune conducteur qui a lui remplit son attestation sur son smartphone a des difficultés à la présenter aux forces de l'ordre. Il explique ne pas parvenir à retrouver le document téléchargé. Sur sa bonne foi, il échappe à la verbalisation d'un montant de 135 euros. Les policiers notent néanmoins sa plaque d'immatriculation."La phase pédagogique est terminée, rappelle le commissaire Laurent, chef du service voie publique et ordre public à Pau. Il faut que désormais tout le monde comprenne que le confinement est la règle. Les sorties avec les attestations dérogatoires sont les exceptions".
"Les contrôles vont se renforcer tout au long de la journée, prévient le commissaire, qui annonce cinq contrôles d'ampleur quotidiens sur le territoire de Pau et des communes de l'agglomération. Le policier reconnaît que la tâche n'est pas aisée.
Ces nouvelles règles sont plus difficiles à entendre pour nos concitoyens. L'intérêt général de la santé tend un peu à reculer face aux libertés individuelles qui sont aujourd'hui de plus en plus mises en avant. L'autodiscipline en la matière est vraiment très importante, et ce pour tout le monde.
Des Bordelais disciplinés
Cette autodiscipline, les policiers bordelais ont pu l'apprécier pendant le week-end. "Malgré les retours de vacances, malgré le beau temps, on a pu constater que le confinement était globalement respecté, assure Olivier Martin. On a vu nettement moins de monde qu'en temps normal. Les Bordelais ont compris que c'était dans leur intérêt à tous de faire l'effort maintenant".
Pourtant ici aussi, les contrôles se sont multipliés dans la matinée. Sur des automobilistes, mais aussi des piétons, pour des vérifications à la fois des attestations dérogatoires et du port du masque dans les zones où ce dernier est obligatoire.
"Une charge suplémentaire"
Une charge qui est loin d'être anodine pour les policiers estime Philippe Rolland, de l'unité SGP Police FO. "Faire appliquer le confinement, pour nous c'est une charge supplémentaire. Les attestations ont été ouvertes à plus de liberté.La menace terroriste est là, on doit surveiller les écoles, les lieux de culte... Et dans certains quartiers la présence policière dérange. On dérange des trafics donc on est pris à partie".
→ Regardez le reportage de Karim Jbali et Philippe Turpaud