Bayrou: "les primaires risquent d'être un piège" pour Juppé

Le président du MoDem, François Bayrou, soutient toujours l'ancien Premier ministre Alain Juppé en vue de 2017 mais prévient que "les primaires risquent d'être un piège" dont il pourra se délier, dans un entretien au Journal du Dimanche.

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Non seulement M. Bayrou a pour le maire Les Républicains de Bordeaux "de l'amitié et de l'estime", mais il considère aussi "qu'il est le mieux placé dans le grand courant modéré dont la France a besoin". "S'il est candidat, je travaillerai avec lui pour que la France aille mieux et un jour aille bien", affirme le maire de Pau.

Mais les primaires, décidées par la droite pour 2016, sont selon lui "le contraire de nos institutions" et "risquent d'être un piège parce qu'elles remettent le choix du candidat non pas dans les mains du peuple directement, mais dans celles d'un public engagé, militant, partisan, forcément plus virulent que la France réelle, peu en phase avec un candidat modéré et nuancé".

"Alain Juppé croit qu'il peut surmonter cet obstacle (...) Simplement, si le résultat n'était pas celui que j'espère, je ne serais pas lié par ce choix", prévient le dirigeant centriste.


"Si, au premier tour (de l'élection présidentielle), il n'y avait sur la table de vote que les bulletins Hollande, Sarkozy, Le Pen, des millions de citoyens français ne trouveraient pas le bulletin qui correspond à leur idée de la France. Cela est pour moi inenvisageable", lance-t-il, laissant ainsi entendre qu'il pourrait lui-même se présenter.

M. Bayrou accuse Nicolas Sarkozy de "jouer perpétuellement l'agressivité et la menace, chercher la division du pays, allumer le feu avec les sujets les plus brûlants". L'ancien chef de l'Etat peut-il changer? "Les hommes peuvent changer, et les poules avoir des dents".

L'actuel locataire de l'Elysée en prend aussi pour son grade. Est-il "audacieux", comme il s'est lui-même défini le 14 juillet? "J'avoue qu'une telle définition, depuis trois ans, ne m'était jamais venue à l'esprit".
A contrario, juge-t-il, "Angela Merkel, c'est quelqu'un. On voit qu'elle existe, on voit ses convictions, on voit même ses doutes parfois". "Mais quand l'Allemagne apparaît dure et insensible aux difficultés des autres, elle ne fait pas avancer l'ensemble européen : elle risque de s'isoler", considère-t-il au sujet de sa position sur la Grèce.
Cependant le dirigeant centriste défend la communication de François Hollande mercredi sur un projet d'attentat déjoué: "Je ne reprends pas cette critique" de l'opposition sur une attitude "pour les sondages" car "j'ose espérer qu'il avait des raisons plus profondes pour mettre en garde ou pour montrer que l'alerte donnée par les proches est décisive".
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