L'affaire Bettencourt de retour à Bordeaux, devant la cour d'appel

Un an après leur condamnation en première instance pour abus de faiblesse envers Ingrid Bettencourt, la richissime héritière de l'Oréal, 4 des 8 prévenus condamnés sont de retour à Bordeaux. Parmi eux le photographe François-Marie Banier. Ce deuxième procès, en appel, va durer jusqu'au 27 mai.

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Huit personnes avaient été condamnés à des peines de prison, avec sursis ou non, et à de lourdes indemnités l'an dernier en première instance. Le tribunal correctionnel de Bordeaux avait établi qu'ils avaient bien abusé de la vulnérabilité de Liliane Bettencourt en tant que proches collaborateurs ou amis. 

Trois d'entre eux ont renoncé à faire appel et un quatrième est décédé. 

La milliardaire, placée sous tutelle, est aujourd'hui âgée de 93 ans. Elle est atteinte de la maladie d'Alzheimer.

François Marie-Banier condamné à 158 millions d'euros de dommages et intérêts et 3 ans de prison nie la tromperie


Son ancien confident, François-Marie Banier, 68 ans, et son compagnon Martin d'Orgeval, 42 ans, nient farouchement avoir abusé de la vulnérabilité de la vieille dame pour obtenir des contrats d'assurance-vie, dons et oeuvres d'art, chiffrées en centaines de millions d'euros.

En première instance, le tribunal avait pourtant jugé que le photographe exerçait "une emprise particulièrement destructrice sur cette victime âgée en situation de particulière vulnérabilité", aidé en cela par son compagnon.

Pire encore, selon le jugement, François-Marie Banier avait planifié de longue date "son projet délictueux", brisant les liens familiaux de la vieille dame pour mieux l'isoler et satisfaire "une boulimie d'appropriation" de sa fortune.

Pour ces faits, François-Marie Banier a écopé de la plus lourde peine : trois ans de prison, dont six mois avec sursis, une amende de 350.000 euros et l'obligation de verser à la milliardaire plus de 158 millions d'euros de dommages et intérêts.

Martin d'Orgeval a été condamné à 18 mois de prison avec sursis et une amende de 150.000 euros.

Un gestionnaire de fortune et un notaire également en appel


Autre "proche" de la richissime héritière, son ex-gestionnaire de fortune, Patrice de Maistre, 67 ans, a été condamné à 30 mois de prison, dont 12 avec sursis, 250.000 euros d'amende et plus de 12 millions d'euros de dommages et intérêts. Mais le financier a renoncé à faire appel après avoir conclu une transaction avec la famille Bettencourt.

Condamné à la même peine (et 2,9 millions d'euros de dommages et intérêts), son successeur, l'avocat Pascal Wilhelm, 54 ans, a en revanche fait appel et est donc rejugé à Bordeaux. Tout comme le notaire Patrice Bonduelle, 53 ans, poursuivi pour "complicité".

Carlos Cassina Vejarano, 68 ans, ex-gestionnaire de l'île seychelloise des Bettencourt, avait lui aussi fait appel, mais il est récemment décédé. Absent en première instance, il n'en avait pas moins été condamné à de la prison ferme et à une lourde amende.

Frappé d'une amende de 250.000 euros, l'entrepreneur Stéphane Courbit, 51 ans, a renoncé à faire appel. Avant le premier procès, il avait convenu avec les Bettencourt de restituer les 140 millions d'euros investis par la milliardaire dans ses activités.

Le feuilleton judiciaire avait été déclenché en décembre 2007 par une plainte pour "abus de faiblesse" déposée par la fille de la milliardaire, Françoise Bettencourt-Meyers, partie civile au procès.

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