Alain Juppé, candidat à la primaire de la droite, a critiqué mercredi "l'omniprésence à la mesure de l'impotence" de François Hollande et n'entend pas par ailleurs "recevoir de leçon", lors d'une rencontre organisée par l'institut de sondage BVA.
"Je voudrais prendre de la hauteur. Aujourd'hui, on a un président omniprésent, mais l'omniprésence est à la mesure de son impotence si je puis dire, pas physique mais dans la décision", a-t-il lâché à l'adresse de François Hollande alors qu'il était interrogé sur la manière dont il exercerait le pouvoir s'il était élu président.
"Le spectacle qu'on nous donne est atterrant. Qu'un président de la République dise ce que lui-même considère ne pas devoir dire (...) et il le dit", a-t-il par ailleurs lancé au sujet du dernier livre de confidences faites à deux journalistes.
Interrogé sur le fait de savoir si un président devait révéler, comme c'est le cas dans le livre, quatre opérations "homos" (assassinats sur ordre du président) il a répondu : "bien sûr que non !". "C'est une espèce d'obsession de la transparence, gouverner c'est parfois gouverner dans le secret", a-t-il martelé.
Avant que François Hollande ne présente ses regrets au sujet de propos rapportés dans ce livre sur "la lâcheté" des magistrats, Alain Juppé avait estimé que ces propos étaient "d'une extrême gravité".
Il a également qualifié le gouvernement de "véritable pétaudière", prenant l'exemple de Notre-Dame-des-Landes.
Le maire de Bordeaux, favori des sondages pour la primaire de la droite, a également répondu aux attaques croissantes de la gauche sur le
fait que son programme allait casser le modèle social.
"Je vais à Rennes et j'essaierai de répondre à la dernière attaque du PS à mon encontre qui m'accuse de vouloir mettre à bas le modèle social français", a-t-il dit, quelques heures avant un meeting prévu en Bretagne. "Ce qui mine le modèle social français c'est la politique menée depuis 2012 et l'incapacité à relancer l'activité et l'emploi", a-t-il déploré.
"Sur le modèle social, je suis très à l'aise, il ne faudra pas me donner de leçons", a-t-il averti.