Alain Juppé estime que Hollande est un social démocrate "piégé" par sa majorité

Le maire de Bordeaux, Alain Juppé, a estimé dimanche que "l'autorité même du président de la République (était) mise en causeet de surcroît "mise en cause à l'intérieur même de son propre camp" lors du "Grand jury" RTL/LCI/LeFigaro. 

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L'ex Premier ministre UMP, Alain Juppé, a estimé dimanche que François Hollande était un "social démocrate" en définitive "piégé" par sa majorité qui n'est "pas du tout sur cette ligne".  Il juge la situation actuelle "très difficile".
Il a relevé que "l'autorité même du président de la République (était) mise en cause" et de surcroît "mise en cause à l'intérieur même de son propre camp".
 
"C'est ça qui est grave, ça crée un problème politique. A lui d'en tirer les conséquences", a-t-il poursuivi en suggérant au chef de l'Etat de "changer de politique", car changer de Premier ministre ou remanier l'équipe gouvernementale n'est que"l'écume des choses".

"Il lui faudra dire à un moment sa vérité profonde aux Français". Or, a continué Alain Juppé,

Sa vérité profonde c'est d'être social démocrate". "Il ne peut pas le faire. Il n'a pas les moyens politiques d'affirmer le caractère social-démocrate de sa pensée politique. Il a une majorité qui n'est pas du tout sur cette ligne, donc il est piégé et c'est ça qui le fragilise".

A propos de l'écotaxe poids lourds

"Cette écotaxe arrive au pire moment. Son report, c'est la seule mesure pour calmer le jeu".Il a fait valoir que si on la "suspend(ait) sur un territoire (comme la Bretagne) il fallait le faire aussi pour l'ensemble du pays". Il faut "se donner le temps d'y réfléchir à nouveau et de la rendre acceptable car dans son principe elle va dans la bonne direction".

A propos de la Taxe à 75%

"C'est populaire, mais après on en voit les conséquences, les riches s'en vont. Cette taxation fait rire l'Europe entière", a-t-il dit. Prévenant qu'il ne "justifiait pas ces salaires déraisonnables"

A propos de la Primaire UMP

Il a estimé que la question d'avancer à "début 2016" la primaire de son parti en vue de la désignation du candidat à la présidentielle de 2017 se posait. Il se demande s'il ne faudrait pas l'avancer début 2016. Il a laissé planer le doute sur son intention de concourir à cette primaire. Il  a énuméré de nouveau quels étaient les axes sur lesquels son parti devait travailler, selon lui.
En premier lieu "l'Europe" car "il faut convaincre les Français que c'est un enjeu fondamental", ensuite "comment rétablir la confiance entre les Français et les entreprises", "rétablir de la confiance dans le sens de la responsabilité dans
notre système social", et enfin "répondre à l'anxiété des Français" sur la "pérennité de la France". Il faut, a-t-il poursuivi, qu'on leur parle des atouts de la France", et "au delà de la conjoncture, convaincre les Français que sur le long terme la France est un grand pays"
 

A propos du rapprochement UDI et MoDem

Le rapprochement annoncé de l'UDI avec le MoDem "pourrait être un problème" pour l'UMP, si celui-ci "se faisait prendre en sandwich entre un centre de plus en plus fort et une partie de notre électorat siphonné par le Front national".
A ce propos, il a dit "ne pas aimer beaucoup la formule de la "droite décomplexée" prônée par le président de l'UMP, Jean-François Copé. "C'est vrai qu'on a décomplexé une partie de nos électeurs, ils n'ont plus de complexes pour aller au Front national". "Je pense, a-t-il dit,qu'il faut plutôt affirmer ce que nous sommes et affirmer nos convictions et nos valeurs. Faisons en sorte que les centristes se sentent à l'aise au sein de l'UMP, car nous avons besoin d'une UMP forte".
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