Le croiseur est parti ce matin de Brest pour un dernier voyage. Il arrivera dimanche à Bassens pour y être, dans un premier temps, désamianté.
Ne dites plus "le Colbert", mais plutôt le Q 683. "Q" pour coque. C'est son nouveau nom, preuve d'un avenir funeste.
Le bateau navigue en ce moment pour la dernière fois. Il a quitté la rade de Brest ce matin tôt. Il est tracté par un remorqueur civil, direction l'estuaire de la Gironde. Après le navire école Jeanne d'Arc, c'est à son tour d'être pris en charge par Véolia, spécialiste du traitement des déchets. Le Colbert, n'est plus "le Colbert", il n'est plus qu'un déchet donc. Une coque sur le retour ou plutôt de retour à Bordeaux pour y être déconstruit.
Dans un premier temps ils sera désamianté, à quai. Un traitement qui devrait durer un an et demi et qui permettra son recyclage. Une fois dépollué, il sera placé dans un bassin pour être découpé en morceaux.
Retour sur navire qui n'aura fait la guerre pour de vrai qu'une seule fois
Avant de donner son nom au marché chic du quai des Chartrons, le Colbert a surtout été le premier grand bâtiment de combat de la Marine nationale. Sa construction a nécessité trois ans, après la seconde guerre mondiale. Sa mission : protéger les porte-avions des attaques aériennes ou servir d'appui feu dans des opérations terrestres.Mais dans les faits, le navire n'a "combattu" qu'une seule fois. C'était durant la guerre du Golfe.
"Vive le Quebec libre" !
S'il a été baptisé "Elysée flottant" c'est parce qu'il a aussi eu un rôle de représentation, de vitrine. Il a ainsi navigué aux quatre coins du monde. Et un de ses voyages les plus célèbres, même si on a tendance à l'oublier, fut celui réalisé au Canada. Le géréral de Gaulle s'y est rendu à son bord et a prononcé cette phrase si célèbre " Vive le Québec libre !", lors d'une visite officielle en juillet 1967.On ne coule plus les bateaux au large
Fini. La pratique n'est plus autorisée depuis 2005. Désormais les navires militaires sont détruits dans l'hexagone ou à l'étranger après lancement d'un appel d'offres.La marine nationale a conclu un marché de 11,5 million d'euros avec Véolia pour la déconstruction du Colbert et de du Jeanne d'Arc.
Le "Colbert" a bien quitté Brest pour #Bordeaux ce vendredi matinhttps://t.co/rPu3fNUV9y pic.twitter.com/GIIUFmNhLN
— Gratien FAURE (@GratienFaure) June 3, 2016