Guillaume Hoarau, le nouvel attaquant de Bordeaux, a pesé d'un tel poids lors de son retour français contre Toulouse (0-1) qu'une titularisation mardi contre son ancien club, le Paris SG, en quart de finale de Coupe de la Ligue, ne serait pas surprenante. Un match prévu demain mardi 14 janvier.
Guillaume Hoarau a passé un peu moins d'une demi-heure samedi sur la pelouse de Chaban-Delmas mais il a bien failli changer la face du derby de la Garonne, longtemps maîtrisé par les Toulousains. D'abord avec un appel côté gauche dans la minute suivant son entrée en jeu, ponctué d'un centre en retrait, pour son premier ballon touché, en direction du Gabonais Poko qui trouvait la transversale d'Ahamada. Douze minutes plus tard, à la réception d'un centre de Saivet, il envoyait une de ces têtes qui ont fait sa réputation vers la lucarne, contraignant le portier toulousain à une belle envolée.
Si sa fin de match a été un peu plus compliquée physiquement, cinq mois après son dernier match disputé en Chine, sa présence en point d'ancrage, ses décrochages, sa technique et sa vision ont éclairé le jeu des Girondins, moribonds et faibles techniquement pendant plus d'une heure.
" J'ai essayé de faire ce que je pouvais, c'est dommage car ça se joue sur des détails. Cette défaite vient un peu gâcher ce retour " en L1, assurait-il après coup. S'il avoue avoir " croisé les doigts pour que tout se passe bien ", le Réunionnais a reconnu qu'" il (lui) manque ce petit plus : je vais bosser pour essayer le rattraper ".
Sauf que Bordeaux n'a pas le temps d'attendre. Privé pour encore plusieurs semaines de ses pointes habituelles, le Malien Cheick Diabaté (tendinite au genou) et le Brésilien Jussiê (fracture du coude), l'entraîneur Francis Gillot osera-t-il le lancer d'entrée contre Paris, un match à part pour Hoarau,Après, on sait tous que c'est la tête qui commande tout, poursuit-il. Je vais redoubler d'efforts aux entraînements pour être prêt car j'ai vraiment envie d'aider ce groupe. J'espère être décisif rapidement. Encore quelques jours, quelques petites semaines et ça devrait aller ". " Envie de taper Paris "
un match où Bordeaux aura très peu la possession de balle ? " Je vais discuter avec Guillaume lundi, indiquait l'entraîneur dimanche après le
décrassage. J'aimerais bien qu'il démarre, ça serait un point d'appui devant ".
Évoquant le risque de blessure, rappelant qu'une bonne préparation physique, " c'est six mois, pas trois jours ", Gillot estime qu'" il faut penser +équipe+ avant de le faire rentrer comme ça de but en blanc ". " C'est un match de coupe, on peut aller aux prolongations. S'il démarre, il ne fera pas plus d'une heure, je devrai le sortir, je n'aurai plus que deux changements possibles ", insiste-t-il.
Alors, Hoarau titulaire, cadeau empoisonné? Peu importe, pour l'intéressé :
" Paris, pour n'importe quel joueur, n'importe quelle équipe, reste un match à part. J'y ai passé quatre ans (114 matches de L1, 38 buts inscrits), donc il y a un côté affectif. Après j'ai justement envie, sans aucune rancune mais par respect pour ce que j'ai fait là-bas, de faire le meilleur match possible contre eux, car c'est le PSG, et tout le monde a envie de taper Paris."
Et de sortir sa boîte à anecdotes : " Pour mon premier match en L1, je perds à Monaco 1-0 et je marque mon premier but contre Bordeaux. Mon premier
match avec Bordeaux, je perds 1-0 et c'est Paris qui arrive. Je vais essayer de retrouver le livre et le relire ", conclut-t-il avec malice.
Reportage de Nicolas Morin et Bertrand Joucla-Parker