Bloquez vos agendas. Guaka se produira ce vendredi et samedi "en la casa" à Bordeaux. 2 concerts exceptionnels avec de nombreux invités pour fêter les dix ans du groupe. Au programme : un rock sudaka, révolté et engagé. Les fonds seront reversés au profit des familles de prisonniers Mapuche.
Car Guaka, c'est une musique - du rock sud américain qui envoie - et une philosophie- la défense des droits de l'homme.
Ils sont trois, Igor à la guitare et au chant, Mauro à la batterie et Miguel à la basse. Ils sont franco-chilien, chilien et vénezuélien. Mais c'est à Bordeaux qu'ils composent et qu'ils repoussent les frontières.
"Nous sommes terriens, nous sommes humains, chiliens puis mexicains. Nous sommes français d'origine contrôlés".
Mise au point dans leur dernier album "le jardin des Malices". La chanson F.O.C est interprétée par Bertrand Cantat.
Samba punk, hip-hop, cumbia. La musique puise dans leurs origines sud-américaines. Les textes, en espagnol le plus souvent, parlent des indignés, des immigrés, de l'inégalités des chances.
L'album est auto-produit comme les deux précédents et téléchargeable sur leur site. (Le groupe veut garder son indépendance en dehors des circuits de l'industrie du disque.) L'opus est sorti cette année, après trois ans de tournées en Europe, en Asie et en Amérique latine et des rencontres qui ont nourri leur réflexion et leur musique.
Comme il y a dix ans, Guaka garde le rythme trépidant de son énergie et l'engagement intact de sa révolution. Il continue à chercher le "Trésor caché des Ancètres", Guaka dans la langue des Incas.
Vendredi et samedi, le groupe se produira au profit des Indiens Mapuche, une tribu qui réclame son territoire et sa culture au Sud du Chili.
4 questions à Igor Quezada
Quel est ton plus beau souvenir en 10 ans de Guaka ?
Il y en a beaucoup. Chaque lieu, chaque tournée étaient tellement différents. Mais c'est certainement la tournée au Chili. Avec Mauro, on a pu montrer à notre famille ce que l'on faisait de l'autre côté de l'Atlantique.
De quoi es-tu le plus fier ?
J'espère que ce sera l'événement de ce week-end. Qu'on arrivera à prouver qu'en dix ans, en s'auto-produisant, on peut attirer du public et faire une belle fête. Et puis c'est important pour les Indiens Mapuche et les fonds qu'on pourra leur envoyer.
Quel est ton plus grand regret ?
De ne pas avoir pris plus de temps. En auto-production, il faut avancer vite. Certains morceaux auraient pu être plus aboutis. Sur le moment, on est content mais avec le recul, on se dit qu'on aurait pu mieux faire. C'est le cas de notre premier album (NDR Guaka). D'ailleurs, on a sorti le deuxième très vite ( NDR Guaktron) pour ne pas rester sur cette impression.
Ce que tu souhaites au groupe pour les dix prochaines années ?
Qu'on continue à avancer humainement et musicalement par les rencontres qu'on pourra faire. Et puis qu'on vive de notre musique. Il faut juste qu'on rencontre la bonne personne qui nous fera confiance et en qui on aura confiance, la personne qui nous permettra de garder notre indépendance. Après dix ans d'auto-production, il y a des sujets sur lesquels on n''est pas prêt à faire des concessions. J'espère vraiment qu'on restera cohérent par rapport à nous-mêmes, Mon plus grand regret serait d'avoir changer, de ne plus nous reconnaître.
Deux concerts pour leur dix ans
vendredi 27 et samedi 28 septembre au pôle culturel Les vivres de l'Art 2 bis rue Achart à Bordeaux.15 euros un jour, 25 euros les deux jours.
A l'affiche aux côtés de Guaka une dizaine de groupe amis comme 0800. Le programme : http://www.guaka.fr/?p=1000.
Des concerts non stop de 17h à 2h du matin.