Sommes vertigineuses, vieilles rancoeurs, moments de drame mais aussi d'humour: le procès Bettencourt, pendant près de cinq semaines, a livré un bouquet d'émotions teintées de démesure, celle de la fortune de la femme la plus riche de France et d'une famille hors normes.
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Le coup de théâtre :
Au premier matin du procès, le 26 janvier: le Procureur Gérard Aldigé annonce qu'un des dix prévenus, l'ex-infirmier de Liliane Bettencourt, Alain Thurin, poursuivi pour abus de faiblesse, a tenté de se suicider la veille. Il est depuis dans un coma artificiel. Le Procureur a demandé la "disjonction" de son cas pour un procès ultérieur en fonction de sa santé, mais avait requis la relaxe à l'issue de l'instruction.
Les larmes
Celles de Patrice de Maistre. L'ex-gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, solide sexagénaire qui s'est présenté comme l'irréprochable argentier à la tête froide de la milliardaire, plongé, malgré lui, dans les "déchirures" de la famille. Il craque et sanglote, plusieurs fois à la barre: en évoquant, le premier jour, son parcours, sa femme, ses enfants. "C'est ridicule, excusez-moi...". Plus tard, en mentionnant la situation d'Alain Thurin.
Les millions
Le procès a vu valser des montants à donner le tournis. Ceux des largesses (dons, chèques, legs, assurances-vie, etc.) dépassant le milliard, du train de vie des Bettencourt (2,6 millions d'euros de budget vacances annuel) ou les dépenses quotidiennes du couple Banier-D'Orgeval (jusqu'à 30.000 euros, selon un avocat des parties civiles). "La démesure de l'argent", résumera Benoît Chabert, conseil d'un prévenu. La défense n'aura de cesse de ramener ces sommes à des proportions somme toute négligeables pour les critères de la bienfaitrice: "Quand elle donne 10 millions d'euros, ce sont dix jours de ses revenus..."
Les fameuses lettres
Avocats, mais aussi prévenus, ont redoublé de références littéraires. L'écrivain-photographe François-Marie Banier, plus que tout autre, invoquant pêle-mêle Marcel Proust, Jean Genet, Octave Mirbeau, Louis-Ferdinand Céline, Honoré de Balzac, François Mauriac... Le Procureur Aldigé se référera à Jean de La Fontaine ("Je n'ai pas les mêmes références que Banier"). Les avocats de la défense ne seront pas en reste: Alphonse de Chateaubriand, Stendhal, Pablo Neruda ou encore L'Ecclésiaste de la Bible.
Famille, on s'y hait
Le procès, né d'une plainte de Françoise Bettencourt-Meyers, visant à "protéger" sa mère, a levé, à travers maintes lettres et témoignages, un voile sur les relations difficiles au sein de la famille Bettencourt. En premier lieu une relation mère-fille unique douloureuse, depuis longtemps: le mariage de sa fille, voire bien avant "un rapport complexe à la maternité", dira Pierre Haïk, avocat de Patrice de Maistre, et peut-être de la "jalousie", décrira une amie. "Le problème c'est qu'elles ne trouvaient pas les mots, ne savaient pas se parler", résumera Pierre Cornut-Gentille, avocat de François-Marie Banier.