La magistrate Prévost-Desprez jugée par ses pairs à Bordeaux

La magistrate de Nanterre Isabelle Prévost-Desprez, soupçonnée de "violation du secret professionnel" dans l'enquête sur l'affaire Bettencourt, est jugée à partir de lundi par ses pairs à Bordeaux, où s'ouvre le troisième volet d'un dossier judiciaire hors-norme.

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Pendant deux jours, Mme Prévost-Desprez, 55 ans, devra s'expliquer devant le tribunal correctionnel de Bordeaux sur des "fuites"  recueillies par deux journalistes du Monde, Gérard Davet et Jacques Follorou, concernant en particulier une perquisition effectuée au domicile de Liliane Bettencourt, le 1er septembre 2010 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine). La procédure est née d'une plainte de l'héritière de L'Oréal contre Mme Prévost-Desprez, présidente de la 15e chambre correctionnelle du tribunal de Nanterre, pour "violation
du secret professionnel"
, après la parution d'un article du Monde relatant cette perquisition.

La magistrate, qui devait juger le photographe François-Marie Banier pour "abus de faiblesse" au détriment de la milliardaire, avait ordonné cette perquisition dans le cadre d'un complément d'information dont elle s'était auto-saisie, en juillet 2010. Liliane Bettencourt, alors âgée de 87 ans et dont la justice a prouvé que les facultés de discernement étaient déjà diminuées, avait vivement réagi à cet acte
de procédure. La femme la plus riche de France, atteinte de la maladie d'Alzheimer et aujourd'hui sous tutelle, s'était dite "affreusement choquée d'apprendre que les serrures de (ses) coffres avaient été forcées et les chambres de (ses) salariés fouillées". La milliardaire s'en prenait plus particulièrement à la juge Prévost-Desprez et à sa fille, Françoise Meyers-Bettencourt, à l'origine de la plainte visant son confident et ami François-Marie Banier, une plainte ressentie comme une déclaration de guerre à son encontre.

Me Georges Kiejman, alors son avocat, s'était, lui, irrité de ne pas avoir "été informé de cette perquisition", et avait aussitôt déposé une plainte contre la juge auprès du procureur de Nanterre de l'époque, Philippe Courroye, pour "violation du secret professionnel". Le ténor du barreau parisien s'interrogeait notamment sur les conditions d'obtention d'informations publiées par Le Monde alors même que la perquisition menée à l'hôtel particulier de la milliardaire était en cours. Un article qui, selon l'avocat, relatait l'opération "comme si ses auteurs y avaient assisté".


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