La ministre déléguée aux Personnes âgées et à l'Autonomie, Michèle Delaunay, aimerait retrouver son siège de député de Gironde après le vote de la loi sur l'autonomie. Dans un entretien accordé à Sud-Ouest, elle évoque aussi les Municipales à Bordeaux.
"Mon statut de "dépotée", de travailleur migrant ne me plaît qu'à moitié. C'est une difficulté de vie, je vis comme un étudiant. Disons que cinq ans au ministère me paraîtraient longs". C'est ainsi que Michèle Delaunay évoque son éventuel retour sur Bordeaux. Elle ne parle pourtant pas de démission de ce ministère dans lequel elle porte des missions qui lui sont chères : les personnes âgées et l'autonomie.
Deux candidats PS
Celle qui avait fait sensation en 2007 en battant Alain Juppé aux législatives, dans la foulée pourtant de l'élection de Nicolas Sarkozy, indique qu'il y a eu discussion avec l'actuel candidat Vincent Feltesse, sur la tête de liste PS aux municipales et sur d'éventuelles primaires entre eux. "Pour que (des) primaires aient un écho important et mobilisateur, il fallait que nous soyons les deux candidats. Et je ne voulais en aucun cas de ce "casting" qui nous aurait fait du tort à nous deux, et qui aurait servi nos adversaires", explique-t-elle. Pour elle, ne pas être tête de liste, "c'est jouer pour l'avenir de Bordeaux". "On joue dans la durée", insiste-t-elle.Pour elle, "jouer sur la durée, ça veut dire qu'il faut vraiment que Bordeaux entre dans une dynamique de changement de siècle". Elle estime que "Juppé a un bon talent de gestionnaire et d'embellisseur de la ville, mais (que) ce n'est pas un créateur de futur". "Peu importe si les pronostics ne nous sont pas favorables", observe-t-elle, alors que les sondages donnent en effet Alain Juppé largement gagnant l'an prochain.
Son rôle dans la campagne
"Vincent Feltesse et moi, on a la même approche d'une campagne : il faut faire le "max" tous les jours. On a 5% de chances. Mais si c'est ces 5%, c'est extra !", estime-t-elle.Dans la campagne de M. Feltesse, elle compte n'être ni "une abeille ouvrière", ni "le porte-flingue", mais "un acteur fort de la campagne".Quant à sa loi sur l'autonomie des personnes âgées, elle indique être "dans la période de rédaction". "La porter ensuite pour qu'elle passe au parlement assez vite est un combat de chaque matin", observe-t-elle.