Nicolas Sarkozy dira "en septembre 2016" s'il concourt à la primaire de la droite et du centre pour briguer un nouveau mandat à l'Elysée, a-t-il indiqué dans un entretien paru vendredi dans Le Parisien, Alain Juppé moquant en retour un "suspense intolérable".
"Rendez-vous en septembre 2016 !", a déclaré M. Sarkozy dans cet entretien avec un panel de lecteurs du quotidien.
Auparavant, à un lecteur qui lui demandait s'il comptait se présenter en 2017, M. Sarkozy a répondu: "Je vais être franc. Mais franc, ça ne veut pas dire oui ou non. Je suis le président de la famille. La famille qui était l'UMP, et maintenant les Républicains, a donné un spectacle indigne pendant deux ans et demi. Si je vous réponds maintenant, je me mets dans la course. Quelle sera alors mon autorité pour rassembler et pacifier ensuite tout le monde ?"
"Dans trois mois, il y a les élections régionales. Si je dis dans +Le Parisien+ que je suis ou non candidat, je mets par terre la campagne de tous les candidats. Je ne suis pas focalisé sur mon nombril".
Le premier tour de la primaire à droite se déroulera le 20 novembre 2016, un éventuel second tour le 27 novembre.
Juppé "bouleversé"
"Je suis bouleversé. Ce suspense est absolument intolérable", a souri Alain Juppé vendredi matin au micro de France Info, en réaction à cette "non-nouvelle".Interrogé sur le risque de tensions au cours de cette primaire, l'ancien Premier ministre et candidat déclaré a répondu: "il y aura de la tension, je ne suis pas naïf. Il y aura de la compétition. Mais mes adversaires, qui sont-ils ? Ce n'est pas Nicolas Sarkozy et pas François Fillon, naturellement. Mon adversaire c'est d'abord le Front national et son programme dangereux pour la France, et puis c'est le pouvoir actuel qui a perdu toute crédibilité aux yeux des Français".
"J'ai beaucoup appris de la défaite"
Dans cet entretien au Parisien, Nicolas Sarkozy a également affirmé qu'il avait "beaucoup appris" de sa défaite face à François Hollande en 2012, et qu'il y a "beaucoup de choses" qu'il referait "différemment"."Pas sur les décisions d'Etat comme la Libye, la politique économique, où je ne pense pas avoir fait des erreurs. Mais sur moi et ma façon d'être, je changerais. J'ai beaucoup appris de la défaite", a déclaré l'ancien président.
"Plus jeune", dit-il, "j'étais un peu bulldozer. J'ai tellement de convictions que je vais parfois trop rapidement à la réponse. Le parler-vrai peut devenir un
parler-brutal. Et cela peut blesser. Je le regrette après. Aujourd'hui, je prends plus de précautions. J'aime discuter, j'aime convaincre. J'ai la France en moi. Je n'y peux rien. C'est une passion. Je peux essayer de la domestiquer. Mais le feu incandescent est là".
Concernant le "casse-toi pauvre con", lancé à un homme qui l'avait insulté alors qu'il visitait le salon de l'Agriculture, M. Sarkozy affirme: "J'ai des regrets. Car j'ai cédé à une provocation. Une personne m'avait insulté, c'était son droit après tout. Je n'aurais pas dû lui faire de publicité".