Procès Bettencourt : Banier a t-il tenté de devenir le légataire universel de la milliardaire?

Le procès en appel de l'affaire Bettencourt se poursuit à Bordeaux. François-Marie Banier tente de convaincre les juges qu'il n'y était pour rien dans le testament qui stipulait qu'il serait le légataire universel de Lilianne Bettencourt. "Je ne suis pas un escroc!" a t-il clamé.

Ce testament, signé en décembre 2007 par la milliardaire juste après le décès de son époux André, a été au coeur des débats du début de ce deuxième procès pour abus de faiblesse qui se tient jusqu'au 27 mai à Bordeaux. 

François-Marie Banier, son compagnon, un avocat et un notaire sont les quatre personnes à avoir fait appel du jugement de première instance. L'an dernier tous ont été condamné à d'importantes peines d'amendes, 80 000 euros au minimum, plusieurs mois de prison ferme ou avec sursis, et de lourds dommages et intérêts. 

Le photographe, ancien confident de Lilianne Bettencourt, est celui qui s'est vu infliger la plus lourde peine : 3 ans de prison (6 avec sursis), 350 000 euros d'amende et 158 millions de dommages et intérêts.

Banier veut convaincre de sa bonne foi


L'artiste s'est vigoureusement défendu d'avoir voulu s'enrichir sur le dos de Lilianne Bettencourt. 

"Peut-être que j'ai été fou d'accepter toutes les choses qui m'ont été données mais je ne suis pas un escroc!" a t-il déclaré à l'audience. Evoquant le fameux testament de 2007, révoqué en 2010 avec son accord, il parle d'un "acte fou". "Je n'ai jamais su que j'en serais le légataire universel" au moment de son élaboration, a t-il assuré. 

Lorsqu'il a appris de sa bienfaitrice les termes de ce testament, il affirme lui avoir "demandé pourquoi elle faisait une folie pareille", au risque d'"exacerber le conflit" qu'elle avait avec son gendre Jean-Pierre Meyers et sa fille Françoise Meyers.

La présidente du tribunal et l'avocat général sceptiques


"Il semble que vous ayez été associé avec vos conseils (...) et même eu une part active à l' élaboration de ce testament", s'est alors étonnée la Présidente, Michèle Esarte.

"Un acte lourd de conséquence", établi "dans une période trouble" pour Mme Bettencourt qui "n'était plus en phase avec la réalité" après le "choc" provoqué par le décès de son mari, a souligné la magistrate.

La milliardaire était "désorientée" au point de ne pas savoir qu'elle se rendait aux obsèques de son mari, a rappelé la Présidente, sur la foi de plusieurs témoignages, dont celui de l'un des petits-fils de Mme Bettencourt.

"Le jour de l'enterrement, elle sait qui on enterre (...) et je ne vois pas Liliane dans un état de prostration après la mort d'André", répond François-Marie Banier.

Un déjeuner de juristes avant la rédaction du testament


L'avocat général, Pierre Nalbert, l'interroge alors sur "un déjeuner de juristes" organisé chez lui, une semaine avant la rédaction du testament devant notaire. Il s'étonne que cette disposition, faisant de M. Banier le légataire universel, n'ait pas été évoquée à cette occasion.

"C'est possible, mais moi, je ne l'ai jamais entendu", s'est défendu le photographe. 

Le procès, qui s'est ouvert lundi, doit durer trois semaines.


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