Procès d'Yves Bureau : condamné à la réclusion criminelle à perpétuité

Après plus de 5 heures de délibérations, la cour d'assises de la Gironde a condamné vendredi soir Yves Bureau pour le meurtre d'Edith Muhr.à la réclusion criminelle à perpétuité, sans y assortir une peine de sûreté.   

L'avocat général Jean-Luc Gadeaud avait requis la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une peine incompressible de 22 ans, exactement comme lors du premier procès, en septembre 2011 devant les assises de la Dordogne. Yves Bureau y avait alors été condamné à la perpétuité assortie de 20 ans de sûreté.

Les jurés de Bordeaux, ont décidé cette fois de ne pas assortir la peine d'une période de sûreté.

L'accusé n'a manifesté aucune émotion à l'énoncé de la sentence, avant de converser brièvement avec ses avocats. Plus tard, en fin d'audience, ses deux enfants ont pu l'approcher et l'embrasser, et il a alors essuyé quelques larmes.
Vendredi, la défense avait demandé aux jurés de ne pas prononcer "une peine d'élimination" à l'encontre d'Yves Bureau.

A l'image de Me Christine Maze, elle avait suggéré une responsabilité atténuée pour l'accusé, "saccagé" par un "père tyrannique" et "violent". "Bon père, bon fils, bon mari, bon voisin", ex-conseiller municipal, Yves Bureau présente des "fragilités qui ne sont sont pas la folie mais qui existent", avait-elle encore dit.
La défense avait aussi suggéré une altération du discernement en plaidant qu'Yves Bureau "ne pouvait pas être dans son état normal", selon Me Francis Delom. 



Le procès qui avait débuté lundi a tenté d'expliquer le passage à l'acte "monstrueux" d'un homme décrit comme "ordinaire", "sans histoire", mais aussi "Janus aux deux visages".
Avant que la cour ne se retire pour délibérer vendredi vers 15H30, Yves Bureau, invité à s'exprimer une dernière fois, avait, la voix altérée par l'émotion, demandé "pardon", se disant "effondré".

Après l'énoncé de la sentence, Me Maze a évoqué une "peine juste". "On a vu qu'il n'y avait pas que du mauvais chez cet homme qui a commis un acte isolé, irréparable mais qui a pu montrer une facette plus positive". Pour elle l'absence de période de sûreté suggère "peut-être une petite porte qui pourra s'ouvrir à un moment donné".

Selon une source judiciaire, l'absence de peine incompressible ne devrait faire, étant donné l'âge avancé d'Yves Bureau, aucune différence à sa durée d'emprisonnement, mais pourrait lui permettre de solliciter l'affectation à un quartier de centrale disposant d'une structure de soins appropriée.

Me Christophe Bayle, avocat de l'époux d'Edith Muhr, partie civile, a estimé que l'éventuelle incompressibilité était "un complément de peine, annexe". Il a surtout souhaité qu'avec la fin du procès en appel, qui "n'a rien apporté mais a prolongé les souffrances" de la famille, celle-ci "puisse faire son deuil".

Le compte rendu avec Emilie Bersars et Nicola Pressigout qui ont suivi le procès toute cette semaine

 

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