La société des journalistes de Sud Ouest a déploré "l'attitude d'hostilité générale" que Virginie Calmels, tête de liste de l'alliance des Républicains et des centres (UDI et MoDem) à l'élection régionale, manifesterait, selon elle, depuis une semaine vis-à-vis de la rédaction du quotidien régional.
Le week-end dernier, les porte-parole du groupe Les Républicains au Conseil régional d'Aquitaine, Jérôme Peyrat et Nicolas Florian, avaient dénoncé un "parti pris flagrant" du quotidien en faveur du président sortant de la Région Aquitaine, le socialiste Alain Rousset, au détriment de Virginie Calmels, victime, selon eux, d'une "inégalité de traitement".
La candidate à la présidence de la nouvelle région Aquitaine/Limousin/Poitou-Charentes, adjointe d'Alain Juppé à la mairie de Bordeaux, avait du même coup annoncé à Sud-Ouest annuler sa participation aux débats organisés exclusivement par le journal dans le cadre de la campagne des régionales.
En revanche, le face-à-face Rousset-Calmels du 22 octobre, conjointement organisé par Sciences PO Bordeaux et Sud Ouest, reste maintenu.
Mercredi soir, dans un meeting à Limoges, elle a accusé Alain Rousset de "choisir" les photos publiées par le journal. Dans un communiqué transmis à l'AFP, la Société civile des journalistes professionnels de Sud Ouest, actionnaire minoritaire du Groupe Sud-Ouest, a "déploré l'attitude d'hostilité générale de Virginie Calmels, qui boycotte les débats de notre titre mais, surtout, met en cause, sans relâche depuis une semaine, la probité de notre rédaction".
Elle a appelé "Mme Calmels à accorder aux journalistes de Sud Ouest la considération qu'ils méritent et à cesser de les assimiler à de malheureuses
marionnettes qu'un homme politique (ou une femme) pourrait téléguider". La polémique était née en septembre avec le vote, par le Conseil régional, dans le cadre d'aides aux entreprises, d'un prêt de 900.000 euros au groupe Sud Ouest, qui cherchait à boucler un plan de refinancement de plusieurs
millions d'euros. Les élus régionaux LR, d'accord sur le principe de l'aide mais en désaccord sur le calendrier, y ont vu une "manoeuvre grossière" de la part d'Alain Rousset qui "trouve malheureusement des échos réitérés dans les choix éditoriaux de la rédaction du journal".