Ce matin au célèbre marché des Capucins, les habitants de Bordeaux se sont réveillés dans la peine et dans un esprit de solidarité avec les victimes des attentats cette nuit à Paris.
Jean-Claude, maraîcher depuis 60 ans, est atterré. Il a appris la nouvelle ce matin en regardant les chaînes d’info en continue : « c’est vraiment catastrophique, j’espère qu’on va sévir de plus en plus. Ce n’est pas normal, surtout pour un pays comme la France »
Un peu plus loin sur l’étal du poissonnier, une ménagère: " ça fait mal au cœur pour nous, ce matin on ne parle que de cela, vraiment on est mal barré ! " , un autre Bordelais qui fait son marché en famille: « profiter d’un rassemblement sportif pour faire ces actes-là, comme dit ma fille, vraiment c’est horrible »
Plusieurs personnes découvrent également ce carnage en lisant le journal Sud-Ouest: « on est solidaire de tous ceux qui sont victimes, c’est l’incompréhension, c’est un choc »
Au détour des artères, différentes générations se rejoignent dans ce sentiment d’union nationale, comme cette vieille dame, accompagnée de son aide-ménagère: « on n’a pas dormi de toute la nuit, on a un chagrin terrible, c’est affreux, on ne peut pas vivre comme cela » et son accompagnatrice d’ajouter: « c’est malheureux mais il faut continuer à sortir, il faut leur montrer qu’on n’a pas peur d’eux. »
Certains commerçants sont déjà dans la critique vive de l’action du gouvernement comme André Larrieu poissonnier et figure de Bordeaux : « c’est catastrophique, et je déplore la situation actuelle, du manque d’autoritarisme du gouvernement. Il faut que ça change ! Je changerai de vote, je sanctionnerai ça. »
Sur le marché, tous espèrent en tout cas que le renforcement des mesures sera suffisant pour éviter de nouveaux attentats.
Le reportage de Jean-Pierre Stahl et de Christel Arfel
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