Virginie Calmels, future dauphine d'Alain Juppé à la mairie de Bordeaux ?

L'ex-dirigeante d'Endemol est aujourd'hui l'adjointe au maire en charge de l'économie, de l'emploi et de la croissance durable. Certains disent de celle qui n'est pas encartée, qu'elle est une véritable "bouffée d'air frais".

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Il est près de 21h00 dans la torpeur de l'été indien à Bordeaux et c'est Virginie Calmels elle-même qui vient ouvrir : l'ancienne patronne d'Endemol,
devenue adjointe au maire, est la dernière dans les murs de l'Hôtel de ville où elle pourrait bien succéder un jour à Alain Juppé à la tête de la cité.

Virginie  Calmels est aussi présente à la mairie qu'aux côtés d'Alain Juppé. Une petite phrase, dans le quotidien Sud Ouest, en dit long: le maire de Bordeaux, candidat à la primaire à droite pour l'élection présidentielle en 2017, y cite une liste de quatre "amis" avec lesquels il travaille sur son projet politique. Parmi ces intimes figure son adjointe en charge de l'Economie, l'emploi et la croissance durable.

Dans l'ordre du tableau officiel des adjoints, elle apparaît en premier. Pourtant, Virginie Calmels, 43 ans, ancienne dirigeante de la maison de production de télé-réalité Endemol, encore présidente du Conseil de surveillance d'Euro Disney et membre de celui de Free ou de Technicolor, n'a rencontré le fondateur de l'UMP que récemment. "Il y a un peu plus d'un an, avant les vacances d'été", dit-elle, évoquant plusieurs entretiens en 2013 avant les municipales.

"Si vous n'êtes pas bon, vous dégagez" 

"Je l'ai trouvé très intimidant au premier abord", dit-elle avant de décrire son admiration pour cet homme politique qui a "une vraie stature de chef d'Etat".

"Ensuite il est très sympathique. Beaucoup plus accessible que je ne le pensais".

Un point commun, à en croire certains. "Les gens me disaient +Mais elle est hyper sympa, en fait, Virginie+", raconte son ancien collaborateur chez Endemol, devenu un ami proche, Claude Lacaze. "Mentalement, elle est très rapide et lui aussi" et quand ils échangent ça fuse, témoigne une personne qui les a côtoyés à la mairie de Bordeaux.

Virginie Calmels, belle femme blonde aux yeux bleus, enfant de l'amour entre un rapatrié d'Algérie et une habitante du Lot mariés chacun de leur côté avant de tout quitter l'un pour l'autre, était déjà "précoce" à l'école.
Diplômée de l'Ecole supérieure de commerce de Toulouse (ESC), d'études supérieures comptables et de l'Institut européen d'administration des affaires (Insead), elle est devenue à 29 ans directrice financière de Canal+ à l'international et à 31 ans directrice générale adjointe avant de rejoindre, en 2003, Endemol France en tant que directrice générale puis en tant que présidente, en 2007.
Un passage dans l'univers dur des entreprises cotées en Bourse qui ne semble pas l'avoir traumatisée: "Vous n'êtes pas pris en traître, si vous n'êtes pas bon, vous dégagez et puis c'est terminé. Mais si vous performez, vous êtes promu et j'ai eu cette chance".

"Pas encartée" 

"Elle est extrêmement résistante à la pression. Elle se fixe un objectif et n'en dévie pas. C'est toujours un plaisir de la voir négocier et un enfer" pour celui
qui est en face, raconte Nonce Paolini, PDG de TF1, lequel l'apprécie tant qu'il a trouvé le temps de parler d'elle à l'AFP en pleine négociation.
Virginie Calmels ne mâche pas ses mots, jugeant "pathétiques" les querelles à l'UMP fin 2012. "C'est justement ce qui fait que je ne suis pas encartée", dit-elle.
A Bordeaux, "elle a une influence positive sur les services de la ville", estime un opposant socialiste, avouant que le rapport de force qu'elle impose est "amusant".

"Elle connaît les chiffres, sait lire un budget. Elle est vraiment dans les dossiers et répond précisément". Maintenant, "il suffit qu'elle
devienne un bon politique pour avoir un boulevard devant elle", prédit un opposant socialiste.


"C'est une bouffée d'air frais", assure de son côté l'entrepreneur Philippe Barre, créateur notamment de la holding Evolution, incubateur d'entreprises vertes: "Elle est curieuse. Elle écoute avant d'avoir une idée".

Il y a encore d'autres Virginies Calmels, la femme privée et passionnée, lectrice d'Albert Cohen, mère de deux enfants, de cinq et huit ans. La croyante, qui parle d'une révélation au moment de la mort de son père, voici 14 ans. La femme de ruptures, qui a quitté Endemol en un claquement de doigts fin 2013, alors qu'elle avait pris la direction d'Endemol Monde.
"Je sais que je peux me lasser vite, mais là, compte tenu de l'ampleur de la tâche et de la variété des sujets traités, cela me plaît vraiment", dit-elle de sa nouvelle vie politique.

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