Charente-Maritime : tous contre la baisse des effectifs de police, évoquée par Gérald Darmanin

Lundi dernier en déplacement dans les Alpes, le ministre de l'intérieur, Gérald Darmanin, a proposé de bloquer les effectifs de police dans l'Ouest de la France qu'il considère en sureffectifs pour les répartir dans des zones plus sensibles. Il a notamment cité La Rochelle et Biarritz. 

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Lors de ce déplacement à Chambéry Gérald Darmanin a évoqué la définition de "territoires de délinquance" qui dicteraient la répartition des effectifs dans la police et la gendarmerie. Pour y parvenir, il a proposé de bloquer les effectifs dans l'Ouest du pays, considéré en sureffectif, en citant notamment Biarritz et La Rochelle, pour affecter plus de moyens aux régions sous-dotées. Cette déclaration a fait bondir les élus du département et de la ville et les syndicats de police.

Bussereau : pas de sureffectifs au niveau du département

Le premier a réagir a été Dominique Bussereau, le président du département de Charente-Maritime, en interpellant Gérald Darmanin sur Twitter. IL récuse l'idée de sureffectifs dans les agglomérations de Rochefort, Saintes et Royan.

Toujours sur Twitter, Gérald Darmanin a répondu à Dominique Bussereau en se lançant dans une guerre des chiffres pour lui rappeler les renforts intervenus en Charente-Maritime, ces dernières années.

 

Fountaine : "je ne suis pas du tout d'accord"

Alors que sa ville est directement visée par le ministre de l'Intérieur, Jean-François Fountaine, le maire de La Rochelle, ne cache pas sa colère et rappelle les efforts faits par la municipalité en matière de sécurité.

Je ne suis pas du tout d'accord, nous avons fait des efforts important ces dernières années au niveau de La Rochelle. Nous avons renforcé les effectifs municipaux, nous avons mis des équipes de nuit et nous avons équipé la ville de caméras de vidéosurveillance. Je ne peux pas accepter que d'un côté il y ait un effort municipal et que de l'autre côté, il y ait un retrait de la police nationale.

Jean-François Fountaine, maire de La Rochelle

Pour Jean-François Fountaine, les effectifs de la police nationale à La Rochelle sont "normaux". Le maire de La Rochelle indique qu'il a envoyé un courrier à Gérald Darmanin pour lui signifier son désaccord.

J'ai écrit à Mr Darmanin aujourd"hui pour lui indiquer que nous ne sommes pas d'accord avec ses propos. Dominique Bussereau est sur la même ligne. Il est important que l'Etat maintienne un haut niveau de sécurité publique et la ville jouera pleinement son rôle aux côtés de la police nationale.

Jean-François Fountaine, maire de La Rochelle

 

Pour les syndicats de policiers, les chiffres ne reflètent pas la réalité de terrain

Les syndicats de policiers du département ont, eux aussi, fait connaître leur mécontentement après les propos de Gérald Darmanin. Pour eux, les effectifs rochelais, avec 250 policiers pour une agglomération de 110.000 habitants, sont "justes" mais ils jugent qu'au niveau départemental, ils sont nettement insuffisants.

On est juste au niveau effectif à La Rochelle et on est en sous-effectif ailleurs dans le département à Rochefort, Royan et Saintes. A Royan, par exemple, chaque nuit, il n'y a qu'un équipage de deux policiers pour gérer toute la circonscription de Royan. C'est un manque évident d'effectif.

Pascal Trotin, secrétaire départemental adjoint UNSA-Police

Son collègue, lui aussi représentant de l'UNSA-Police, reprend les mêmes arguments et précise que les policiers en poste dans le département sont pour beaucoup d'entre-eux en fin de carrière et que les arrêts maladies et aussi les départs à la retraite se multiplient.

A Royan, sur un effectif de 77 agents, on a quatre départs à la retraite qui ne sont pas remplacés et dix qui sont prévus dans les prochaines années.  Ce sont des propos maladroits, ce matin par exemple, nous avons deux patrouilles pour toute la circonscription de La Rochelle. Il s'agit de propos de technocrates parisiens qui sont totalement déconnectés du terrain. Ils ne voient que les statistiques alors que c'est plus compliqué que ça.

Florian Sarrazin, secrétaire départemental Unsa-Police 17

Les syndicalistes estiment, par ailleurs, qu'il existe un vrai problème au niveau des missions demandées aux agents de police et à l'absence de simplification procédurale qui avait pourtant été promise, selon eux. "Ces missions sont très chronophages et emploient beaucoup de monde" affirme Pascal Trotin.

 

 

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