Grands pénalisés de la crise sanitaire du Covid-19, les bars dansants ont dû adapter leur activité pour respecter les consignes sanitaires. Sur la côte de Royan, il n'est par exemple plus possible pour les clients d'y danser et cela a un impact sur leur fréquentation et leur chiffre d'affaires.
Quoi de plus improbable qu'une soirée dans un bar dansant en 2020 ? Assis autour de leur verre à la Maison blanche à Vaux-sur-Mer (Charente-Maritime), les clients ont l'interdiction formelle de se lever pour profiter de la musique. Les gérants de bars et de boîtes de nuit sont dans l'obligation de faire respecter cette consigne pour ne pas propager le Covid-19 et rester ouvert.
Parmi les clients, on trouve des optimistes. "On a laissé notre enfant à la maison, on s'est dit qu'on allait s'amuser, peut-être danser un petit peu, espérait une cliente installée en terrasse. Bon, effectivement on ne peut pas danser, mais le cadre est vraiment super et on arrive à profiter autrement."
"On boit un verre et on s'en va"
D'autres ont un peu plus de mal à s'y faire. "C'est compliqué au niveau du moral. On s'y fait, on n'a pas le choix," se résigne une jeune fille contrainte de rester attablée. L'un de ses voisins acquiesce. "[le bar] est beaucoup plus calme, mais ça reste convivial et sympa. Mais lorsqu'on compare à l'année dernière, il y a beaucoup moins de monde, les gens sont craintifs aussi."À La Maison blanche a perdu une clientèle d'habitués aux soirées estivales qui s'éternisent toute la nuit. Le chiffre d'affaires est en chute libre : le esponsable du bar estime qu'il a diminué de moitié par rapport aux années précédentes. "La piste de danse - et c'est valable pour tous les bars et les boîtes de nuit - est ce qui attire du monde, qui fait boire, fait consommer. Les jeunes sortent, se draguent. Là, on est assis avec ses amis à une table, on boit un coup et on s'en va," résume amèrement le gérant, Dominique "Doumé" Faucher.Le problème, c'est que les clients veulent faire la fête et nous sommes obligés de les freiner.
L'envie de sortir sans contraites
Le Garage, à Royan, passe son premier été sans concert. Jérôme Rabilloud, le gérant, a dû adapter l'aménagement. Il pointe successivement une estrade et les tables et sièges qu'elle surplombe : "d'habitude, la DJ qui était là avec sa platine. Et là, normalement, les gens dansaient, on avait énormément de monde. Hélas ! Avec le Covid-19, on n'a plus le droit de danser."La capacité d'accueil de la salle, est réduite de moitié. Sur 300 personnes, elle ne peut en accueillir plus que 150. "On accuse une baisse importante de la fréquention et donc du chiffre d'affaires, constate Jérôme Rabilloud. Les gens ne peuvent plus circuler, sont obligés d'avoir des masques, c'est contraignant. C'est l'été et ils ont autre chose à faire que d'être contraints. Le problème, c'est qu'ils veulent faire la fête et nous sommes obligés de les freiner." Au mois d'août, cet établissement fête ses 3 ans dans une ambiance particulière, sans public ni concert cette année.