Quelque 150 personnes sont arrivées ce matin à Roissy en provenance de la Grèce où elles ont transité dans des "hot spots". Dans le cadre du programme européen de répartition des demandeurs d'asile, elles seront réparties dans différents lieux d'accueil en France, notamment en Charente-Maritime.
Cent cinquante deux réfugiés ayant transité par des "hot spots" en Grèce sont arrivés lundi en France, dans le cadre du programme européen de répartition des demandeurs d'asile, a annoncé le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve dans une tribune à libération.fr.Ces réfugiés "seront accueillis dans des centres d'accueil pour demandeurs d'asile dans plusieurs régions françaises", selon Bernard Cazeneuve. Leur vol en provenance d'Athènes a atterri vers 06H00 à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, où ils ont été pris en charge par les services de la Croix-Rouge, du Samu et de l'ARS-Île-de-France, selon une source aéroportuaire.
Attendus dès ce soir
Ces arrivées portent à près de 300 le nombre total des personnes prises en charge par la France dans le cadre du programme européen de répartition (dit de "relocalisation") validé l'été dernier. Les premiers, des Érythréens, avaient été pris en charge en novembre. Cette fois-ci, il s'agit essentiellement de Syriens et d'Irakiens, avec une vingtaine de familles, et quelques hommes isolés, a-t-on précisé au ministère de l'Intérieur.Après leur accueil à l'aéroport de Roissy, il est prévu que ces réfugiés soient dirigés en bus vers des centres pour demandeurs d'asile, où ils sont attendus très prochainement. Parmi les sites retenus figure notamment celui d'Étaules (Charente-Maritime). Selon nos confrères de France Bleu La Rochelle, la commune accueillerait 14 personnes au total dont 4 enfants. Une dizaine de personnes serait également redirigée vers Saint-Xandre, près de La Rochelle. D'autres centres situés près de Dôle (Jura), Gray (Haute-Saône), Villeneuve d'Ornon (Gironde), et Lille (Nord) ont également été choisis.
30 000 réfugiés sur deux ans
La France s'est engagée à accueillir 30.000 réfugiés sur deux ans -un engagement répété par le président de la République vendredi dernier; mais le démarrage est laborieux. Le ministre de l'Intérieur réfute l'idée d'un "manque d'attractivité" ou d'une "mauvaise volonté délibérée" de la France, dans cette tribune rédigée en réponse à un article du philosophe Étienne Balibar, très critique envers la politique française en matière d'asile et d'immigration, notamment à Calais (Pas-de-Calais)."Nul ne saurait écrire de façon informée que le plan de démantèlement de la jungle de Calais aura pour effet de rejeter sur les routes des centaines de désespérés", affirme ainsi M. Cazeneuve, en expliquant que l'opération "n'a pas d'autre objectif que de mettre à l'abri des personnes en situation de grande détresse, exposées au froid, vivant dans la boue" et "soumises aux violences des passeurs".
Les "hot spots" sont des centres d'enregistrement des migrants arrivant dans l'Union européenne, chargés de distinguer les réfugiés aptes à la protection internationale des migrants économiques.