Samantha et Pierre-Jean vivent en roulotte depuis huit ans. Accompagnés de leurs quatre mules, ils parcourent les marchés de l'île avec des produits dont l'empreinte carbone est proche de zéro. À terme, le couple aimerait développer sa propre production agricole.
Le jour n’est pas encore levé sur l’île d’Oléron, mais une faible lueur pointe à l’horizon. Dans leur roulotte, Samantha Medard et Pierre-Jean Coppa se préparent. “On va se couvrir un peu, et puis on va aller chercher les mules, les préparer, énonce Samantha. Ensuite, on attellera les bêtes et on se mettra en route pour le marché de Chéray, qui se trouve à 3-4 km du point d’où l’on part.”
Pour ce couple de muletiers, le dimanche est un jour de marché. Voilà huit ans qu’ils ont décidé de vivre en roulotte. Un mode de vie itinérant, à six : Samantha, Pierre-Jean et leurs quatre mules. Il y a deux ans, un deuxième attelage s’est greffé à leur habitation, la “Bigatine”. Une épicerie hippomobile qui sillonne, au gré des marchés, l’île d’Oléron.
"Les mules n'expriment aucune réticence pour aller travailler"
“Là, ils savent, ils vont aller chercher de l’herbe, explique Pierre-Jean, tout en caressant le pelage des mules. On va faire quatre kilomètres d’attelage pour aller au marché. Les mules n’expriment aucune réticence pour aller travailler. Mais Swing, c’est mon mulet d’amour. Pas besoin de l’appeler, il aime travailler.”
Une fois Swing et ses congénères équipés, la Bigatine peut se mettre en route. Les mules suivent à la lettre les indications de Pierre-Jean, aux commandes de la roulotte. Arrivé à destination, l’attelage se scinde en deux. Pour les mules, repos et pâturage dans le pré alentour. Samantha et Pierre-Jean installent leurs étals. À l’intérieur, tous les produits vendus ont une empreinte carbone proche de zéro, et ce, grâce à un mode de transport peu connu, le voilier. Curcuma du Maroc, sucre de Colombie ou encore chocolat du Danemark sont proposés en vrac.
Ralentir la cadence et créer du lien social
Une carte qui a de quoi intriguer les passants. “Huile de cameline… C’est quoi ça ?”, interroge un client. “La cameline vient de la famille des brassicacées, la famille des choux, avance Pierre-Jean. Le couple a à cœur de partager son expérience. “On est dans une société qui va très vite, raconte Samantha. Nous, on a choisi de ralentir pour justement pouvoir créer du lien social, pouvoir parler, prendre du temps avec la population.”
Et c’est un pari gagnant. “C’est vachement sympa de voir une roulotte sur un marché de village, ça change un peu le paysage”, abonde un client. La première saison hivernale de la Bigatine encourage le couple à poursuivre son activité.
À terme, Samantha et Pierre-Jean envisagent de se lancer dans la production agricole sur l’île d’Oléron.