Face au changement climatique, les ostréiculteurs de Marennes-Oléron s'adaptent et prennent une décision forte. Cet été, ils ne produiront pas leurs huîtres affinées en claires.
C'est une coupure volontaire des ostréiculteurs. "C'est une vraie demande des professionnels et pas de l'État", insiste Laurent Chiron, président du
Un arrêt pendant trois mois
En 2017, les ostréiculteurs ont commencé à discuter autour d'une évolution du cahier des charges de l'Institut national de l'origine et de la qualité (INAO). Les producteurs se sont interrogés sur les problématiques d'affinage en période estivale.
À cause des grosses chaleurs, la mortalité des huîtres est beaucoup plus importante pendant la phase d'affinage. Les consommateurs ne reconnaissent même plus la spécificité de ces mollusques qui sont généralement moins salés et moins iodés que les autres. "L'eau s'évapore très facilement et on se retrouve avec des huîtres très salées alors que notre spécialité ce sont des huîtres plus douces, on ne peut pas proposer l'opposé de ce que souhaite le consommateur", souligne Laurent Chiron.
L'INAO a donc accepté cet arrêt de l'affinage durant les trois mois d'été. "Et s'il n'y a pas d'affinage, il n'y a pas de commercialisation". L'impact économique est très faible puisque la période estivale ne représente que très peu de volumes et donc de ventes. L'hiver, entre octobre et avril, est la haute saison pour les huîtres.
Face au dérèglement climatique, une nouvelle gamme d'huître adaptée aux chaleurs (non affinée), nommée "La baigneuse", pourra être commercialisée dès cet été.