La 6ᵉ sans cartable est un projet innovant qui est en place depuis la rentrée 2023 au collège Aliénor d'Aquitaine du château d'Oléron en Charente-Maritime. C'est unique en Nouvelle-Aquitaine et les premiers résultats semblent très positifs.
Si l’on vous dit une journée sans cartable, vous pensez immédiatement « ciao le mal de dos en rentrant à la maison » ? Eh bien essayer plutôt de voir cela comme « ciao les devoirs à la maison ». Car c’est surtout cela l’objectif du projet mis en place depuis l’année dernière à Aliénor d'Aquitaine de Château d’Oléron.
Attention, il ne s’agit pas de ne plus en avoir ! Il s’agit plutôt de laisser les cours au collège, et à l’inverse, de laisser le bagage familial, parfois lourd, à la maison.
Explications et organisation au quotidien
Ils n’ont pas de cartable en entrant dans le collège, et pas de cartable en rentrant chez eux. C’est la 2ᵉ année que ce projet est mis en place dans ce collègue de Charente-Maritime. Il a fallu de la patience et de l’organisation pour qu’il prenne vie, car l’emploi du temps des élèves de 6ᵉ est surchargé, mais cela en valait la peine.
"Les 5ᵉ d’aujourd’hui, qui ont donc participé pendant un an au projet sans cartable, ont de meilleurs résultats de cycle", explique Caroline Guérin, la principale du collège Aliénor d’Aquitaine.
Il y a moins de différence de niveaux entre les élèves, la prise de parole est plus facile, plus homogène et il y a plus d’entraide.
Caroline Guérinprincipale du collège Aliénor d’Aquitaine
Mais alors quelle est la recette miracle ?
Les nouveaux collégiens arrivent à 8 h 30 au collège. La première heure est entièrement consacrée à la mise en route. Ils commencent leur journée par la météo des émotions, puis les devoirs.
"Si l’un des élèves nous explique que sa météo personnelle est orageuse, c’est-à-dire qu’il ne va pas bien, nous lui proposons d’avoir un temps seul pour se mettre au calme, décrit Marie-Aude Sellier, assistante éducative, formée à ce projet. Il s’agit ici de laisser les problèmes de la maison à la maison et d’être consacré à l’école lorsqu’ils sont présents".
Les devoirs de la veille sont faits le matin même, mais tous ensemble. Que ce soient les exercices de mathématiques, les révisions d’histoire, les assistants scolaires ou les professeurs qui s’occupent de cette heure de mise en route peut aller voir individuellement les élèves ou les encourager à faire collectivement leur travail. Cela favorise l’autonomie.
"On leur apprend une méthodologie pour qu’à terme, ils soient autonomes pour faire leurs devoirs seuls, explique Marie-Aude Sellier, assistante éducative. On revoit les bases du déroulement de la journée".
Si au début de l’année, les 6ᵉ sont très fatigués, car cela leur demande une attention soutenue, au bout de quelques semaines, on se rend compte rapidement que l’ambiance est bienveillante, qu’il n’y a aucune moquerie, les élèves s'aident et le dialogue est constructif.
Une habitude prise et gardée
"Mes parents ont des horaires décalés donc ils rentrent tard, alors j’ai gardé ce réflexe, raconte une élève de 5ᵉ. J’essaye de m’arranger avec mes amis pour faire mes devoirs avec eux, et je trouve que l’échange est plus facile".
Le dispositif n’est pas décliné nationalement, mais cela peut donner des idées à certaines académies.