Le 26 mars, un jeune piroguier de 26 ans a disparu en mer dans la passe de Maumusson, située entre Ronce-les-Bains et l'île d'Oléron. La navigation dans ce pertuis est dangereuse et nécessite de bien connaître les lieux. France 3 a embarqué avec les sauveteurs de la SNSM de La Tremblade pour tenter de comprendre le phénomène.
À y regarder de loin, rien ou presque n'indique que se cache ici l'une des passes les plus dangereuses d'Europe. Ce danger qui se tapit au large n'est distinguable que par cette barre d'écume posée à l'horizon. C'est la passe de Maumusson, située juste entre le nord de la presqu'île d'Arvert et le sud de l'île d'Oléron.
Dans ce goulot, plusieurs forces entrent en jeu. "Ça crée un banc de sable et le courant rentre à l'intérieur et ressort, développe Romain Cercleux, sauveteur à la SNSM de La Tremblade. Ces courants-là emmènent le sable et ça fait des déferlantes. C'est très dangereux."
Un danger pas toujours connu des navigateurs
Si les navigateurs les plus expérimentés ne s'y aventurent pas, ce péril est loin d'être connu de tous. Christian Uhl, un kayakiste de mer connaisseur de la région, sait s'en tenir à distance, mais il a déjà assisté à l'inconscience de navigateurs qui l'ont échappé belle. "C'était un groupe de jeunes sur un petit hors-bord, se remémore le kayakiste. Ils sont allés dans les vagues. Ils ont fait demi-tour, mais on les voyait disparaître sous les vagues. Et il n'y en avait aucun qui avait son gilet de sauvetage !"
C'est à ce même endroit que, le 28 mars dernier, un jeune kayakiste de 27 ans qui tentait de rallier l'île d'Oléron à la terre ferme a disparu en mer. Les recherches avaient duré un jour et demi avant d'être abandonnées, car sans succès.
Cette histoire n'est pas isolée, parce que, par temps de calme, rien ne laisse présager de la menace. D'autant que le pertuis ne se situe qu'à quelques encablures du port de La Tremblade où stationnent de nombreux bateaux de plaisance. Avant d'y être, difficile de s'imaginer la houle qui peut se former un peu plus au large.
Se laisser dériver pour ne pas se fatiguer
Il suffit de se déplacer d'un petit kilomètre plus au large pour que la houle se forme et que la mer attaque la vedette des sauveteurs en mer. Dans ces conditions, la survie d'un homme à la mer peut être en jeu.
Dans ces cas-là, Julien Pinet, sauveteur-nageur à la SNSM de La Tremblade, a quelques conseils. "Il faut essayer de conserver son énergie. Il faut plutôt essayer de se laisser dériver que de nager ou de surnager. De la même façon que les gens qui sont pris dans les baïnes." S'il y a un équipage à proximité, le premier réflexe est d'envoyer tout ce qui peut permettre à la personne tombée à l'eau de flotter.
CARTE. Pertuis de Maumusson
Quels que soient le coefficient de marée et les conditions météorologiques, la passe de Maumusson reste l'une des plus dangereuses d'Europe. Les sauveteurs de la SNSM de La Tremblade réalisent une soixantaine d'opérations par an à cet endroit.