Alors que la neige tombe sur les pistes des Hautes-Alpes, les pisteurs s'affairent à sécuriser les domaines skiables, pour éviter tout accident. Exemple à Risoul, où le directeur des pistes a emmené des vacanciers découvrir le métier, tout en rappelant constamment les dangers du hors-piste.
En haut des pistes de la station de Risoul (Hautes-Alpes), en cette froide journée du mois de janvier, Gilles Favier prend son talkie-walkie. "Le central pour Gilles, Maxime va décoller et on va charger les artificiers, et on va essayer d’aller déclencher le Col sans nom”. Il ne prépare pas un feu d'artifice, mais s'apprête à faire voler des plaques de neige, en déclenchant une avalanche. Le tout, pour sécuriser les pistes du domaine skiable.
Gilles Favier est en effet pisteur secouriste, en plus d'être directeur des pistes. Il travaille avec toute son équipe pour éviter le maximum d'accidents en montagne, qui se révèlent souvent dramatiques. Ce mardi 28 janvier avait tout d'un jour dangereux : la neige tombait relativement fortement sur les pistes de Risoul, baissant fortement la visibilité. Le niveau d'alerte aux avalanches, lui, avait été relevé à 4.
Malgré les circonstances, l'objectif du directeur des pistes reste le même : "Le but, c'est que tous les grands axes soient ouverts, et qu’à 9h du matin la clientèle puisse skier", souligne-t-il.
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Mission prévention face aux dangers du hors-piste
Car une fois cet objectif atteint, Gilles espère limiter le nombre de skieurs qui s'aventureront en dehors des pistes ouvertes, d'autant plus lorsque la météo est capricieuse. "Quand une piste est ouverte, c'est qu’elle est complètement sécurisée", souligne-t-il encore. C'est d'ailleurs l'objectif de ces déclenchements d'avalanches successifs : "on sécurise les pistes", mais "à aucun moment, on ne sécurise le hors-piste", martèle-t-il encore.
Car en montagne, rien n'est jamais sûr : "on a beau déclencher ces avalanches, il peut y avoir des départs spontanés, à cause de ce qu’on appelle des plaques à vent, la neige se pose à l’abri du vent".
Ce mardi matin, Gilles a donc emmené au sein de son équipe des apprentis pisteurs, ou plutôt des vacanciers, qui ont profité de cette opportunité pour découvrir ce métier relativement peu connu. L'occasion pour le directeur des pistes de marteler une nouvelle fois cri d'alerte, en espérant qu'il circule une fois revenus au bas des pistes : "Les pisteurs, on n’est pas là pour interdire le hors-piste, mais je vous en prie, n’allez pas en faire". Le rôle des pisteurs sera d'autant plus crucial dans les prochains jours : de la neige est attendue sur une bonne partie des massifs de la région dans les prochains jours.