C'était la surprise du premier tour de ce scrutin : Patrice Raffarin, maire de Rivedoux, devançait le sortant Lionel Quillet. Comme on pouvait s'y attendre, le maire de Loix perd son siège et bien plus que cela. Une énorme désillusion pour celui qui visait la présidence du département.
La vie politique insulaire est un phénomène toujours curieux à observer. Certes, cela fait maintenant bien longtemps que Ré est reliée à la terre, mais il n'en reste pas moins que la défaite de Lionel Quillet a pu surprendre les continentaux que nous sommes. A dire vrai, le principal intéressé lui-même s'était-il préparé à une telle éventualité ? Ce dimanche soir, visiblement sous le choc, le maire de Loix et président de la communauté de communes (CDC) n'a pas souhaité commenter ce résultat.
En 2015, déjà avec Gisèle Vergnon, maire de Sainte-Marie de Ré, il l'emportait facilement dès le premier tour avec 63% des voix. Son suppléant d'alors n'était autre qu'un certain... Patrice Raffarin. Dans la foulée, Dominique Bussereau l'adoubait premier vice-président du conseil départemental. En charge du plan de défense du trait de côte, "Monsieur digue" ajustait sa stature politique à son envergure physique. On voyait mal alors comment ce rendez-vous électoral de 2021 pouvait se finir autrement que par une consécration. Las.
Dimanche dernier, les 435 voix d'écart qui mettaient le binôme Raffarin-Richez-Lerouge en tête du scrutin sonnait déjà comme un désaveu du bilan du maire de Loix. Très vite, les écologistes et leurs 742 électeurs annonçaient leur ralliement au vainqueur du jour. Lionel Quillet n'avait visiblement pas entendu les reproches que beaucoup de rétais exprimaient à propos de son mode de gouvernance, jugée souvent solitaire. Il avait aussi peut-être sous-estimé la campagne de son adversaire sur les réseaux sociaux. Avec seulement 37,45% des voix au second tour, le camouflet est dur à encaisser.
"Je pense que les Rétais ont compris que nous avions un vrai programme à développer", jugeait ce dimanche Patrice Raffarin, "je pense que tout le monde avait envie de changer de gouvernance avec une gouvernance plus transparente et plus apaisée. Le cumul de plein de mandat fait qu’il y a des conflits d’intérêt qui s’installent et les Rétais souhaitaient une autre façon de travailler".
VIDEO - Patrice Raffarin - DVD Élu - canton Île de Ré
De l'autre côté du pont, le malheur de l'un faisait le bonheur d'une autre. Pour ce qui est de la succession de Dominique Bussereau à la tête de l'éxécutif départemental, beaucoup annonçaient une lutte très serrée entre l'élu insulaire et sa meilleure ennemie, Sylvie Marsilly, élue sans surprise sur le canton de Châtelaillon. La maire de Fouras n'a pas tardé à officialiser sa candidature au poste suprême : "j’ai eu un entretien avec Dominique Bussereau. Il y a évidemment des sujets à traiter ensemble, une continuité de la politique départementale. Je m’inscris vraiment dans une logique de rassemblement. Chaque conseiller départemental est légitime à agir sur son canton parce qu’élu démocratiquement. Donc c’est dans la continuité de la politique menée par Dominique Bussereau que je m’inscris".
Pendant ce temps-là donc, Lionel Quillet restait silencieux sur ces terres de Loix. Ces élections départementales marquent indubitablement un coup d'arrêt dans la carrière politique d'un homme qui ne cachait pas ses ambitions.
INFOFRAPHIE - Conseil départemental Charente-Maritime