Randonnée dans les marais salants de l'île de Ré, à la découverte de la faune, la flore, les sauniers et ostréiculteurs de la Couarde sur mer

Créés au Moyen Âge par les moines cisterciens, les chenaux qui serpentent l'île de Ré, forment les marais salants.

Du côté de la Couarde sur mer, les marais salants sont protégés par l’amour commun que leur porte une éducatrice sportive qui proposent des randonnées en paddle, un saunier qui explique son métier artisanal et une ostréicultrice qui fait gouter ses huitres insulaires aux saveurs particulières.

Jordane Didier, de Sup Evasion, est notre guide durant cette balade. Nous commençons notre randonnée d’une heure et demie en découvrant la faune et la flore spécifiques des marais salants…

Tout autour des berges se trouvent plusieurs variétés de plantes, certains comestibles, d’autres non.
Pour une petite régalade, vous pouvez cueillir (par le bout, et non par la racine) la salicorne et l’obione, deux plantes halophiles, c’est-à-dire qui aime l’eau de mer.

« L’obione ressemble à des feuilles d’Olivier. On peut gouter une feuille sans arracher les racines bien-sûr, explique Jordane Didier l’éducatrice sportive. On l’appelle aussi la chips de mer parce qu’on peut le faire griller au four, cela la déshydrate et la rend croustillante et salée pour la servir à l’apéritif à la place des chips traditionnelles de pomme de terre. On peut également la gouter à l’état sauvage comme on le ferait avec une salade, des tomates, etc ».

Plus connue et tout aussi goûtue, la salicorne est une des plantes que cette amoureuse de la nature tente de préserver.

 « Je demande aux gens de ne jamais la piétiner et comme l’obione de ne pas en récolter à l’état sauvage, poursuit l’experte. C’est une plante protégée, que l’on surnomme le cornichon ou le haricot de mer, excellente, mais qui vient à se raréfier. Et la période de pousse est très courte, il faut en prendre soin »

Les oiseaux font également tout le charme de ces randonnées en paddle à travers les marais salants de l’Île de Ré.

Il y a énormément d’oiseaux, on en voit quasiment à chaque promenade, sauf si les randonneurs sont bruyants, s’amuse Jordane.

Je dirais même qu’on a quotidiennement rendez-vous avec un magnifique héron cendré qui est sur ce chenal. C’est un grand oiseau gris – d’où le nom de cendré. On voit aussi beaucoup de tadorne de Belon, autrefois appelés oie-renard avec leurs couleurs reconnaissable, vert et blanc ; et bien sûr les majestueuses aigrettes, et les oiseaux marins comme les goélands, les mouettes et les cygnes.

C’est plus rare les cygnes, mais j’ai un souvenir marquant l’année dernière lorsque nous avons assisté à un envol à 2 mètres de nous, c’est impressionnant en groupe, car cela fait beaucoup de bruit, c’était atypique ».

Lors de sa balade, Jordane aime mettre en valeur les métiers artisanaux de ceux qui aiment le marais. À savoir les sauniers et les ostréiculteurs. Elle nous fait d’abord rencontrer Emmanuel Renou, saunier au Feneau. Nous le retrouvons au bord de ses bassins, bogette à la main, en train de les nettoyer en regraissant ses chemins.

" Il y a des allusions d’argile qui se sont accumulées durant l’hiver dans le bassin, je viens donc remonter cette argile sur les côtés, la lisser, la maçonner de manière à redonner une épaisseur à mes chemins, explique le saunier. Mais je vais vous expliquer comment je maitrise l’eau de mer pour la transformer en sel ».

Emmanuel fait partie de la centaine des producteurs de sel qui restent sur l'île de Ré, alors qu’il y en avait plus d’un millier au 19ᵉ siècle.

Les techniques séculaires qu’il utilise date de la création des voies d’eau qui forment les chenaux, car le fonctionnement n’a presque pas changé depuis le Moyen Âge.

« Le but du jeu, c'est de prendre de l’eau de mer qui contient le sel, ici, on est sur la façade atlantique et dans l’océan Atlantique y a environ 35 g de sel par litre d’eau ; je vais prendre cette eau de mer, je vais la stocker dans un bassin qu’on appelle un vasais, et de ce vasais, je vais la faire circuler très lentement avec un niveau très précis durant un long parcours, explique le paludier aguerri.

Elle serpente entre les chemins et dans son parcours lent, le soleil va venir chauffer pour la porter en vapeur et le vent, lui, va venir chasser cette vapeur, mais le sel lui va rester pour aller sur la marche la plus basse sur les petits bassins que l’on appelle les œillets, où je récole mon sel.
Précision très importante, pour l’extraire ce sel, il faut que je concentre mon eau à 300 g de sel par litre d’eau. On passe donc de 35 grammes par litre dans l’océan à 300 g de sel par litre d’eau ici ».

C’est grâce à ces passionnés que la randonnée de Jordane prend encore plus vie et donne de la force à son parcours. Car Jana Rose, ostréicultrice, n’est pas en reste. Elle a fait grandir des crevettes en un mois et demi qui viennent faire la différence dans ces bassins ostréicoles.

« Quand on a mis les crevettes impériales dans les bassins d’huitres il y a un mois et demi, elles ne faisaient même pas un millimètre. Aujourd’hui, elles sont de taille à la déguster, se réjouit Jana Rose. C’est une production qui se marie très bien avec huitres, elles se complètent, car les crevettes vont fouiller la vase pour manger les vers et ça va remuer l’eau. Les sédiments vont remonter à la surface et nourrir les huitres, leurs déjections, elles, vont nourrir les crevettes… c’est donc un cercle vertueux ».

Tout comme Jordane et Emmanuel, Jana et sa sœur entretiennent les marais et jouent un rôle important dans la biodiversité.

VOIR notre reportage

durée de la vidéo : 00h04mn56s
{} ©France télévisions

Si vous le souhaitez, vous aussi, découvrir tous ces trésors, Jordane vous fera un plaisir de vous les dévoiler.

En savoir plus >> Sup Evasion, La Réthaise et  Rivesaline

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