Un an après la contamination des huîtres du bassin d'Arcachon, les ostréiculteurs retrouvent leurs clients et des chiffres similaires à 2023. Sur la période de fin d'année, 3000 tonnes d'huîtres ont été vendues. Les professionnels se félicitent pour cette confiance retrouvée.
"Regardez, elles sont parfaites !" À la table de la cabane des Jaud, les clients ont le sourire. Ce Landais avait pourtant gardé un goût amer des huîtres de l'an dernier : "J'avais été bien malade", note-t-il. Alors, on a un peu hésité à venir, mais finalement, on est très satisfaits."
Derrière son comptoir, Océane Heloue, elle, ne boude pas son plaisir, après une année à oublier, conséquence de la contamination des huîtres au norovirus dans le bassin d'Arcachon : "ça ne pouvait qu'aller mieux, mais les clients sont revenus pour les fêtes, ils ont commandé et mangé des huîtres."
Des fêtes réussies
Et la réussite de ces fêtes de fin d'année se chiffre : 3000 tonnes ont été vendues sur la période, soit l'équivalent de l'année 2022. "Les années se suivent et ne se ressemblent pas", souffle Olivier Laban, président du comité régional de conchyliculture. Une victoire pour les ostréiculteurs, qui ont tout de même dû rassurer leurs clients : "certains nous posent des questions, mais les analyses sont faites, alors, on discute et on rassure", explique Océane Heloue.
Surtout, l'engouement a regonflé le moral des troupes. Sur son marché à Pessac, Matthieu Garrigue est de nouveau optimiste : "Quand les fêtes sont réussies, on embraye généralement sur une bonne année ! C'est de bon augure pour rebondir."
Une crise en pousse une autre. Avec ces fêtes réussies, on doit être prêts à repartir sur nos parcs pour proposer des huîtres en qualité et en quantité.
Olivier LabanPrésident du comité régional de conchyliculture
Et ses clients le lui rendent bien, confiants : "Je n'ai jamais arrêté parce que j'ai confiance en lui. Si elles sont sur ses étals, alors c'est qu'elles sont bonnes."
Confiance retrouvée
La confiance, c'est aussi ce qu'avance Olivier Laban pour justifier ce retour à la normale. Une relation producteur - consommateur particulière, "le client ne s'y trompe pas", insiste-t-il. Des tests plus fréquents sont également réalisés pour contrôler le statut sanitaire des huîtres. Depuis début novembre et jusqu'à fin avril, les ostréiculteurs multiplient les échantillons. "Maintenant, on a une obligation de résultat", ajoute Olivier Laban.
Sur le bassin d'Arcachon, 300 entreprises ostréicoles se côtoient tout au long de l'année. À ce jour, aucune d'entre elles n'a fermé boutique depuis la crise de l'an passé, mais les jeunes exploitations souffrent et les aides manquent toujours à l'appel.
Le président du comité régional conchylicole est vent debout : "Nous n'en avons toujours pas perçu, à l'exception de l'exonération de nos redevances domaniales, qui représentent seulement 3% des pertes subies."
Ce dernier rencontrera le préfet de la Gironde, ce 10 janvier, pour échanger à ce sujet. "Car pour l'instant, les seuls à avoir payé l'addition, c'est nous."