Sur l'Île d'Oléron, le coq Maurice aura un procès

Sur l’île d’Oléron, une guerre oppose des vacanciers à Corinne et son jeune coq Maurice. Le chant matinal de l'animal serait "insupportable" pour les voisins. L'affaire sera tranchée au tribunal le 6 juin 2019.

Le cocorico matinal de Maurice (4 ans - 2,5 kg) n'est pas du goût de tout le monde. Depuis deux ans, Corinne Fesseau, sa propriétaire, est en conflit avec ses voisins. Le couple, qui possède une maison de vacances juste à côté de l'enclos, parle de "nuisances sonores".

Après une première plainte, une lettre recommandée d'un conciliateur juridique, ce jeudi 9 mai, c'est le coup de grâce pour Corinne : "Un huissier est venu m'apporter une convocation." La propriétaire est convoquée au tribunal d'instance de Rochefort, le 6 juin 2019.

J'emmenerai le coq à la barre
- Corinne Fesseau, propriétaire du coq Maurice

Les plaignants réclament non pas la mort mais le départ du coq. Pour Corinne Fesseau, se séparer de sa basse-cour est impensable.

C'est comme si on me demandait de me débarrasser de mon chien ou de mes enfants. Ce "poulet" s'est attaché à nous et nous à lui. C'est devenu un emblême d'Oléron
- Corinne Fesseau, propriétaire du coq Maurice

Une pétition recueille 30.000 signatures

Aujourd'hui, Corinne, que nous avons jointe par téléphone, se dit "désabusée" et très "colère" : "Sur 80 personnes de la résidence, il n'y a que ce couple qui se plaint. On ne les connaît pas. Ils viennent deux fois par an sur l'île. Moi, ça fait 35 ans que j'habite ici."

Pour sauver son animal, la propriétaire a alors lancé une pétition qui a recueilli près de 30.000 signatures. Dans son combat pour sauver son coq, Corinne Fesseau a reçu le soutien de nombreux riverains, et même du maire de Saint-Pierre-d'Oléron. Christophe Sueur a pris un arrêté municipal en 2018 pour rappeler le caractère rural de sa commune, et le droit de ses habitants à entretenir une basse-cour. Corinne Fesseau a, de son côté, décidé de porter plainte pour "harcèlement moral", ce lundi 13 mai.
 

Ce n'est pas une première

Maurice ne serait pas le premier coq à passer à la barre et la jurisprudence plaide pour lui. Il y a quinze ans, la cour d'appel de Riom dans le Puy-de-Dôme a annulé une décision du tribunal de Clermont-Ferrand qui ordonnait la destruction d'un petit élevage de gallinacés. Elle justifiait ainsi son arrêt : "La poule est un animal anodin et stupide au point que nul n’est encore parvenu à le dresser, pas même un cirque chinois". 

En 2018, un autre coq avait fait polémique sur l'île. Il s'agit de Coco. La propriétaire avait même reçu une lettre anonyme contenant une menace de mort.

 
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