La quatrième édition de cette journée nationale de soutien aux sauveteurs en mer se déroule dans des conditions forcément particulières, Covid-19 oblige. Une crise sanitaire qui fait craindre à certains bénévoles une baisse des dons pour faire fonctionner les stations du littoral français.
C’était il y a un an presque jour pour jour. Le 7 juin, en pleine tempête, trois bénévoles de la SNSM des Sables d’Olonne perdaient la vie en mer en tentant de secourir un pêcheur en difficulté. L’émoi évidemment fut immense sur le littoral vendéen mais plus largement dans l’ensemble de l’hexagone. Un drame qui rappelait à tout un chacun que ces hommes et ces femmes, parfois donc au péril de leur vie, en sauvaient plus de 20.000 par an en n'hésitant pas à prendre la mer quelles que soient les conditions. Mais, un an après, que reste-t-il de cette vague de solidarité alors que, ce dimanche, se tiendra la quatrième édition de la journée nationale des sauveteurs en mer, aussi appelée Mille SNSM ?
Cette année, les dons se sont effondrés
"Une année blanche en terme de dons"
Une situation d’autant plus difficile que la crise de la Covid-19 a entraîné l’annulation de beaucoup de manifestations populaires comme, à La Rochelle, la fête du nautisme ou la fête du port de pêche. Des événements qui permettaient aux bénévoles de communiquer sur leur association en organisant des démonstrations d’hélitreuillage ou des visites des installations portuaires de la ville. « Chaque station en France est autonome financièrement », explique-t-il « avec, par exemple, à La Rochelle, un budget de fonctionnement de 100.000 euros. Cette année, a priori, nous n’aurons que le Grand Pavois pour tenter de sauver le coup ».Pour rappel, en 2019, la SNSM a effectué 13.500 opérations de sauvetage dont la grande majorité en période estivale entre le 1er juin et le 30 septembre. Des opérations qui concernaient essentiellement la plaisance et les loisirs nautiques, à savoir, tous ceux qui ont la chance de passer les vacances en bord de mer. A cet effet, par exemple, la station de La Rochelle vient d’acquérir un nouveau semi-rigide de 7,5 mètres, le « SNS 741 Marie-Anne ». Un outil idéal pour les interventions côtières dans les pertuis charentais. « Heureusement, nous avons eu le soutien des collectivités locales », précise Jean-Michel Toupin, « car, dans le cas de l’achat d’un bateau neuf comme celui-ci, 25% du coût reste à notre charge ».Comme le dit la campagne de promotion de cette journée nationale, il y a donc bien mille raisons de soutenir les sauveteurs en mer, comme, par exemple, juste peut-être de dire merci à un homme comme Serge Cochard, patron de la SNS 288 Pierre Fleury sur l’île d’Aix. Comme beaucoup de gens de mer, Serge, humble comme marin, n’est pas du genre à se mettre en avant et quand vous lui demandez depuis combien de temps il est bénévole à la SNSM, c’est un rire discret qui sera votre première réponse. « Je ne suis pas du genre à trop compter », dit-il d’un ton amusé, « mais je me souviens bien de ma première intervention avec mon père, j’avais 16 ans. Le Baron Gourgaud, le bateau qui faisait la navette entre l’île et la Pointe de la Fumée à Fouras avait eu une avarie de barre par un fort vent de sud. J’en ai 64 aujourd’hui, donc faites le calcul vous-même ».Pourquoi être bénévole pour la SNSM ?
Vous pouvez alors lui demander pourquoi il est bénévole à la SNSM et, là encore, tout commence par le même rire discret. « Je n’ai pas vraiment eu le choix. Disons que mon père m’a « un peu » orienté », rigole-t-il, « c’est lui qui a créé la station de l’île d’Aix. Aujourd’hui, on est une dizaine mais c’est compliqué de trouver la relève sur l’île, alors on est en sous-effectif. Impossible d’organiser des permanences ».Ce samedi en fin de matinée, Serge et les bénévoles aixois paraderont sur la SNS 288 entre Rochefort et le pont transbordeur. Une procession maritime sur la Charente organisée par l’association des plaisanciers du port de plaisance de Rochefort. Des marins amateurs qui savent tous ce qu’ils doivent à tous les gens de la SNSM partout en France.Moi, quand je suis sur l’île, je me considère toujours comme pouvant être appelé de jour comme de nuit.
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