La saison de pêche à la coquille Saint-Jacques n'a pas pu démarrer le 2 novembre 2021, comme prévu. Une toxine dangereuse pour l'homme a été repérée dans les coquillages dans les pertuis charentais.
Très attendue, la saison de la pêche à la coquille Saint-Jacques devait s’ouvrir, cette année, le 2 novembre 2021. Il n’en est rien. Une toxine, l’Amnesic Shellfish Poison (ASP) a été retrouvée dans les coquillages sur le littoral charentais. Très dangereuse pour l’homme, la présence de l’ASP a contraint la Préfecture à repousser, par arrêté, l’ouverture de la saison de pêche à la coquille.
Un phénomène naturel
"Cette toxine était déjà apparue en 2010, après Xynthia, mais également en 2015 sur un des pertuis, explique Christophe Manson, délégué Mer et Littoral à la Direction Départementale des Territoires et de la Mer de la Charente-Maritime. Suite à deux séries de prélèvements et d’analyses que nous avons eues en octobre, nous avons constaté que cette toxine est présente dans les coquilles Saint-Jacques uniquement." L'intoxication suite à l'ingestion d'ASP peut se révéler très grave pour l’être humain, jusqu'à en être mortelle. Les analyses ont révélé un taux de présence de la toxine bien supérieure à 20 mg/kg de chair, le seuil de sécurité, comme le précise Sud Ouest.
Une présence anormale qui ne touche pas les pétoncles, autres coquillages pêchés dans les deux pertuis de Charente-Maritime : le pertuis breton et celui d’Antioche. Pour le moment, les autorités n’arrivent pas à expliquer la contamination des coquilles Saint-Jacques. "Cette toxine est complètement naturelle, elle n’est pas due à l’activité humaine. Est-elle due à un phénomène météorologique ? Aujourd’hui, nous ne sommes pas capables de le savoir", avoue Christophe Manson.
Un manque à gagner pour les pêcheurs
Pour que la saison de pêche à la coquille Saint-Jacques se lance enfin, il faut deux résultats d’analyse consécutifs sous les 20 mg/kg de chair qu’impose le seuil de sécurité. Les autorités attendent des premiers résultats en fin de semaine. Une échéance qu’attend avec impatience Philippe Micheau, marin pêcheur et président du comité des pêches de Charente-Maritime. "Pour certains pêcheurs, je pense que la saison de coquille Saint-Jacques représente de 25 à 30 % de leur chiffre d’affaires, donc forcément c'est pénalisant. Chaque journée perdue est une journée qui n’est pas rattrapable", assure-t-il.
En tout, ce sont une soixantaine de bateaux impactés par ce report de l’ouverture de la saison de pêche à la coquille Saint-Jacques. Des pêcheurs obligés de prendre leur mal en patience et de se tourner, en attendant, vers d’autres espèces.
CARTE. Les pertuis charentais.