Lisa Belluco, députée écologiste de la Vienne et 14 autres parlementaires, signent une tribune dans le Journal du Dimanche pour mettre fin au massacre des dauphins. Plus de 300 dauphins se sont échoués sur les côtes françaises depuis décembre dernier.
"Sans volonté politique claire, les dauphins sont condamnés à disparaitre du littoral français" c'est le message que 15 député-e-s de tendances politiques différentes adressent au gouvernement. Ils veulent alerter sur la mortalité très importante de ces animaux sur le littoral français. "depuis le mois de décembre 2022, plus de 300 dauphins se sont échoués sur les côtes françaises" écrivent-ils dans cette tribune publiée dans le Journal du Dimanche.
Le fait est que les échouages se multiplient sur les côtes atlantiques. En Charente-Maritime, il y a 10 jours, trois cadavres de dauphins ont été retrouvés sur les plages de l'Île de Ré. Des animaux qui portaient des traces laissées par de filets de pêche, notamment sur les nageoires et sur la queue. Parce que ce sont précisément les filets de pêche le problème. Il s'agit d'une pêche non sélective qui capture tout indistinctement. Les signataires de la tribune demande "une suspension hivernale des techniques de pêche non sélectives" qui selon eux "reste la seule option".
Pour Lisa Belluco, députée Nupes de la Vienne, cette tribune trans-partisane est un début. "Le dauphin est un bon symbole" explique-t-elle, "c'est un exemple des dégâts de la pêche industrielle qui est en train de vider nos océans" assène la députée. "Il y a des chalutiers qui vont le plus profond possible pour racler le fond de l'océan et qui font un massacre". Pour elle, c'est la pêche industrielle qui est un danger. Et en ce moment, elle tue beaucoup de dauphins.
La Ligue de Protection des Oiseaux agit, elle aussi, pour alerter sur l'échouage des dauphins
Cette initiative des député-e-s s'associe à celle de la Ligue de Protection des Oiseaux qui a demandé le 25 janvier dernier la fermeture de la pêche dans le golfe de Gascogne. L'hiver est certes la saison des échouages, mais cette année, l'observatoire PELAGIS de La Rochelle a constaté 127 échouages de dauphins communs entre le 1er et le 24 janvier 2023 contre seulement 73 en janvier 2022. Pour Allain Bougrain-Dubourg, le président de la LPO : "les photos montrant des nageoires caudales coupées et des traces de filets apparentes ne laissent aucun doute sur l'origine de la mort. Il est avéré que les dauphins sont victimes des bateaux de pêche."
Ces échouages intensifs ont d'ailleurs poussé le Comité National des pêches à condamner par le biais d'un communiqué les mutilations commises par des pécheurs sur les dauphins pris au piège des filets. Rappelant que le dauphin est un animal protégé, le comité rappelle la procédure à suivre en cas de capture accidentelle : "les marins doivent établir une déclaration de capture et peuvent, s’ils en sont équipés, poser une bague sur la queue du dauphin afin d’alimenter l’observatoire PELAGIS en données pour l’acquisition de connaissance sur le phénomène. Les pêcheurs doivent ensuite remettre le dauphin à la mer comme l’exige la loi."
Liste des signataires de la tribune dans le Journal du Dimanche :
- Nicolas Thierry (Écologiste - NUPES)
- Henri Alfandari (Horizons et apparentés)
- Lisa Belluco (Écologiste - NUPES)
- Aymeric Caron (LFI - NUPES)
- Michel Castellani (LIOT)
- Romain Daubié (Modem et Indépendants)
- Christine Decodts (Renaissance)
- Yannick Haury (Renaissance)
- Chantal Jourdan (Socialistes et apparentés - membre de l'intergroupe NUPES)
- Sandrine Le Feur (Renaissance)
- Bertrand Pancher (LIOT)
- Manon Meunier (LFI - NUPES)
- Marie Pochon (Écologiste - NUPES)
- Anne Stambach-Terrenoir (LFI - NUPES)
- Anne-Cécile Violland (Horizons et apparentés)