VIDÉO. À La Rochelle, les coquillages aussi se recyclent

Comme chaque année en période de fêtes, les déchets de coquillages sont nombreux. À La Rochelle, la coquille se recycle et ses nombreuses propriétés leur offrent de multiples possibilités de seconde vie.

Pendant les fêtes de fin d’année, les fruits de mer rencontrent un grand succès sur les tables et avec eux, leur lot de déchets. Selon l’appétit, les coquilles d’huîtres, de moules ou de Saint-Jacques peuvent être nombreuses. Depuis une dizaine d’années, l’agglomération de La Rochelle les récupère pour leur donner une seconde vie. Compléments alimentaires, agriculture, cosmétique, bioplastique… Les possibilités sont nombreuses.

Un recyclage méconnu

"Après les fêtes, on en a beaucoup, témoigne Jean-Baptiste, un habitant venu jeter pour la première fois ses coquillages à la déchetterie. On ne sait pas quoi en faire à la fin." Depuis quelques années, les 10 déchetteries de la communauté d’agglomération de La Rochelle récupèrent pourtant les coquilles de fruits de mer.

Pourtant, de nombreux Rochelais l’ignorent encore. "C’est vrai que les gens n’ont pas forcément l’information donc ils ont tendance à la mettre dans leur poubelle d’ordure ménagère", déplore Hervé Bégaud, le responsable du traitement des déchets de l’agglomération de La Rochelle. Il avoue tout de même que les services communiquent trop peu sur ce type de recyclage. Entre 10 et 15 tonnes de coquilles sont tout de même récoltées chaque année.

De nombreuses vertus

Une fois recueillies, les coquilles sont acheminées jusqu’à l’entreprise Ovive, à Perigny, qui s’occupe de les transformer. "Nous traitons environ 4 000 tonnes de coquilles par an. Il y en a 90 % qui viennent des ostréiculteurs et 10 % des déchetteries, donc des particuliers. Mais nous n’avons pas que des huitres, il y a aussi des coquilles Saint-Jacques, des bulots, des moules, etc.", explique le directeur administratif d’Ovive, Arthur Saunier Dardant.

L’entreprise les sèche à très haute température puis les broie à différentes tailles, selon l’utilisation. Car les coquillages ont de nombreuses vertus ainsi que l’explique Arthur Saunier Dardant : "Il y a plein d’autres choses qui utilisent les coquillages. On peut mettre de la coquille dans les plastiques pour réduire ce dernier ou dans les cosmétiques puisqu'elle a un effet exfoliant, par exemple. Mais la coquille d’huître permet également d’aérer les sols, baisser leur PH et aussi les nourrir."

Une multitude de possibilités

Des abat-jours en plastiques composés à 70 % en coquilles, de la résine faite en coquille, ou un amendement pour les sols, les réutilisations sont multiples. La majorité des coquilles qui sortent d’Ovive est réutilisée comme complément alimentaire animal et notamment les poules. "C’est de la nacre, du carbonate de calcium, un nutriment parfait pour l’absorption par les poules. Cela leur permet d’avoir un apport en calcium pour leurs œufs", détaille le directeur administratif d’Ovive.

Depuis quelques années, d’autres entreprises tentent d’innover pour construire de nouveaux matériaux à base de coquilles. Avec une multitude de pistes de réutilisation. "Il y a plein de gens qui travaillent dans beaucoup de domaines différents qui posent des questions toujours assez incroyables sur ce qu’ils pourraient faire avec de la coquille d’huître, sourit Arthur Saunier Dardant. On ne dit jamais non, on est toujours assez enthousiaste pour avancer dans leurs projets." Le recyclage de coquilles semble avoir un bel avenir devant lui.