La colère gronde chez les marins-pêcheurs de Charente-Maritime. Ils étaient une soixantaine de tout le département à bloquer le dépôt de carburant du port de commerce de La Pallice à La Rochelle ce mercredi 16 mars.
Ils l'avaient annoncé la veille. Les marins-pêcheurs de Charente-Maritime se sont rassemblés ce mercredi 16 mars pour bloquer les accès du dépôt pétrolier de La Rochelle, dès 4 heures du matin.
MAJ : jeudi 17/03/22 - 09h30
Le dépôt a été évacué et débloqué ce jeudi matin. Notre équipe présente sur place nous a signalé quelques incidents avec les forces de l'ordre, deux manifestants ont été placés en garde à vue. Le gouvernement leur a promis ce mercredi un coup de pouce de 35 centimes par litre de gazole.
Au total, ils étaient une soixantaine, répartis sur trois barrages, à protester contre l’augmentation du prix du gazole qui, selon eux, met en péril la profession.
70 % des bateaux restent à quai
Les bateaux n’ont pas pu faire le plein. Selon le président du Comité départemental des pêches, Philippe Micheau, 70 % des bateaux à quai ne sont pas allés pêcher ce mercredi. “Il n’y a plus aucune rentabilité des entreprises de pêche”, assure Philippe Micheau. “C’est la disparition de notre métier”.
"On est tout le temps en train de nous taper dessus"
Jérôme Civel est patron du Black Pearl de La Cotinière, sur la commune de Saint-Pierre d'Oléron. Son chalutier consomme “6.000 à 7.000 litres de gazole dans la semaine", précise-t-il. "Le calcul est vite fait. Il y a deux semaines, déjà 70 centimes le litre c’était énorme, mais là un euro c’est inimaginable !"
Le patron du navire Joaxna sur le port de La Rochelle, Joachim Planchot, partage sa colère. Son bateau est à quai depuis la fin des coquilles Saint-Jacques, le 3 mars dernier. “Le carburant, c'est 40 % de nos dépenses, ce n’est plus rentable de sortir", explique-t-il. "On est tout le temps en train de nous taper dessus, entre les quotas de pêche, là le gazole… On ne peut pas continuer à vivre comme ça."
Une baisse à 60 centime le litre
Les marins-pêcheurs annoncent qu’ils bloqueront le dépôt de carburant jusqu’à ce qu’ils obtiennent satisfaction : ils demandent au gouvernement de baisser le prix du carburant à hauteur de 60 centimes. Ce mercredi, le gouvernement leur a promis un coup de pouce de 35 centimes par litre de gazole.
D’autres secteurs professionnels rejoignent le blocage au compte-goutte, revêtant leurs gilets jaunes. Il s’agit d’entrepreneurs des travaux publics, également impactés par la hausse des prix du carburants.
"Nous ne laisserons pas tomber les pêcheurs"
Ils rejoignent le mouvement de protestation des transporteurs, des agriculteurs et des pêcheurs de Lorient et de Brest qui bloquent des dépôts pétroliers depuis mardi 15 mars.
"Nous ne laisserons pas tomber les pêcheurs", a répondu dans la foulée le Premier ministre Jean Castex, en déplacement à Rennes, assurant, à un mois de l'élection présidentielle, qu'il y aurait des mesures pour eux dans le plan de résilience économique et sociale. Ce plan, promis par Emmanuel Macron pour faire face aux conséquences économiques du conflit en Ukraine, devait être détaillé en conférence de presse ce mercredi.