C'est une page importante de l'histoire industrielle qui est mise à l'honneur à la maison de la baie du marais poitevin à Esnandes. Une exposition est consacrée à l'usine Simca de Périgny, près de La Rochelle. Un géant de l'industrie automobile oublié, mais dont le nom résonne aux oreilles des Rochelais.
Voiture emblématique des années soixante, tout le monde ou presque connaissait la Simca. Mais tout le monde ne sait pas que certaines pièces de cette voiture étaient produites près de la Rochelle.
C'est l’histoire de cette exposition qui retrace l'épopée automobile de l’usine de Perigny. Un géant de l’industrie qui employait jusqu'à 3 000 personnes dans les années 70.
"Il faut savoir que les camions livraient directement à l'intérieur de l'usine, qu'on avait un train, en continuité de la ligne SNCF qui venait directement de La Rochelle, et on avait notre propre locomotive avec nos wagons (...) qui partaient directement sur Poitiers ou sur l’Angleterre”, explique Michel Evenot, ancien salarié et délégué syndical.
Plus de 30 ans de vies partagées au travail
En 1965, une usine gigantesque a poussé dans ce champ de Périgny. Simca, Chrysler ou encore Peugeot : le site, spécialisé dans les pièces de moteurs, puis les amortisseurs, passera de mains en mains. Michel, lui, reste 27 ans dans l’entreprise et consacrera sa vie aux combats syndicaux : "j'avais plus de vie privée, il n'y avait que l'usine".
Au fil des ans, et des rachats, le conflit social s’intensifie, et l’usine doit fermer en 1996. Un moment difficile pour Michel : "Pas de nostalgie, de la tristesse encore un peu... de temps en temps, quand je revois des gens que je n'ai pas vus depuis vingt ans, ça fait chaud au cœur.”
Dans l’exposition, les anciens salariés ou leurs enfants se croisent. Le nom de cette usine résonne pour les habitants de la région rochelaise.
Pour Frédéric Braud, président d'Esnandis, maison de la baie du marais poitevin, "Simca représente, dans l'imaginaire des gens, une époque où les conditions de vie étaient rudes, mais on avait des salaires. Et on pouvait travailler et revivre au pays."
L’exposition restera ouverte jusqu’au 31 janvier. Le temps de regarder encore un peu dans le rétroviseur.
Récit : Christelle Nicolas