Mais que font les scientifiques pêchent dans les ports de La Rochelle ? Ils surveillent la biodiversité locale et en particulier les espèces invasives qui pourraient s'y développer.
Depuis quatre ans, des scientifiques pêchent dans le port de La Rochelle. Leur objectif : surveiller la biodiversité locale et notamment les espèces invasives qui pourraient s'y développer. Pour eux, il s’agit d’observer et de prélever quelques échantillons de bio diversité dans les ports.
Chercher de nouvelles espèces
Allongées sur les pontons, épuisettes à la main, ce n’est pas une partie de pêche ordinaire pour Jérôme Jourde, ingénieur CNRS. “Je cherche des petites bêtes qui pourraient potentiellement ne pas être issus de la faune locale. C'est le but de la manip aujourd’hui", explique-t-il.
Chaque année depuis quatre ans, cette directive européenne appelée "stratégie cadre du milieu marin" permet de voir si de nouvelles espèces font leur apparition. "Ici oui, on en a observé. Par exemple, on a l'espèce mnemiopsis qui est gélatineuse et a été introduite ici et qu'on a parfois observé dans en très grande quantité et qui peut ensuite potentiellement avoir un impact important", souligne Suzie Humbert, co-référente espèces invasives.
Suivre les processus évolutifs du milieu marin
Algues, invertébrés, crustacés, vers marin... on recense des dizaines d’espèces ici. Les ports sont un terrain de recherche privilégié pour les scientifiques. "Les ports sont des points chauds d'introduction parce que ces espèces arrivent avec le trafic maritime, les bateaux. Alors, on cherche dans ces endroits-là en particulier, car c'est là qu'elles peuvent se retrouver très concentrées avant de se diffuser dans le milieu plus naturel autour. C'est pour ça qu'on suit particulièrement la faune et la flore des zones portuaires", explique Cécile Massé, référentes espèces non-indigènes marines.
Cette "portuarisation" biologique permet d’apporter aussi un éclairage sur les processus évolutifs des espèces marines associés aux activités humaines.