Il avait été mis en examen il y a un mois pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle". Guy Sibra, originaire de Tonnay-Charente (17), est le chef de file présumé du groupe d'ultradroite AFO. Pour la première fois, il donne sa version des faits.
Âgé d'une soixantaine d'années, Guy Sibra a été identifié comme le chef de file présumé du réseau d'ultradroite Action des forces opérationnelles (AFO). Ce retraité de la police nationale a été arrêté en juin dernier par le groupe opérationnel de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) dans le cadre d'une enquête sur un projet d'attaque visant des musulmans.
Il a ensuite été mis en examen, ainsi que dix autres membres d'AFO, pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle" avant d'être relâché début juillet. Depuis, il est hébergé dans les Hauts-de-France, loin de son domicile à Tonnay-Charente en Charente-Maritime (17).
Pour la première fois depuis le début de cette affaire, Guy Sibra a accepté de témoigner, de donner sa version de l'histoire. Dans un entretien au Parisien, il confie :
J’ai subi injustement 96 heures de garde à vue à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), passé deux jours à Fleury-Mérogis avant que le juge des libertés, puis la chambre de l’instruction, constatent que, dans le dossier AFO, les services de renseignement ont essayé de me faire passer pour un terroriste que je ne suis pas.
Ce Charentais-maritime explique être le fondateur du groupuscule AFO mais se défend de tout projet d'action violente. Selon lui, l'objectif du groupe est "de rassembler des gens de tous bords et toutes confessions pour des formations pratiques : nous formons nos membres à se défendre via des stages de survivalisme ou de premiers secours, comme apprendre à faire un feu de camp ou poser un garrot".
Il indique également que des recherches sont effectuées pour chaque demande d'adhésion afin de "contrôler au maximum [les] adhérents".
Guy Sibra maintient qu'aucun projet d'attentat visant des musulmans n'était prévu :
Dans les cibles, la juge m’a parlé de 100 à 150 imams radicaux. Mais avec quels moyens ? Tout comme cela me paraît stupide qu’on nous prête des intentions de s’attaquer à des femmes voilées au hasard dans la rue. On nous a dit aussi qu’on voudrait empoisonner de la nourriture halal. Mais, là encore, comment et dans quel but ? C’est aussi ridicule que ceux qui veulent balancer du porc devant les mosquées.
► Plus d'informations dans ce reportage :