Un prêtre rwandais a été interpellé le 14 avril à son domicile de Montlieu-la-Garde. Le vicaire de cette paroisse de Charente-Maritime est accusé d'avoir joué un rôle lors du massacre de Tutsi réfugiés dans son église en 1994, au début du génocide au Rwanda.
Un prêtre rwandais a été interpellé mercredi 14 avril à son domicile de Montlieu-la-Garde pour son rôle lors du massacre de Tutsi réfugiés dans son église en 1994, au début du génocide au Rwanda. Selon le diocèse, Marcel Hitayezu était le vicaire de cette paroisse de Charente-Maritime.
Il a été mis en examen et incarcéré pour avoir "privé de vivres et d'eau des Tutsi s'étant réfugiés dans son église" et avoir "fourni des vivres aux miliciens ayant attaqué les Tutsi réfugiés" dans sa paroisse de Mubuga, dans le sud du Rwanda,
Le prêtre aurait contesté ces faits lors de son interrogatoire devant le juge d'instruction. Il a été mis en examen, notamment pour "génocide" et "complicité de crimes contre l'humanité", puis placé en détention provisoire.
Cette arrestation a été ordonnée par un magistrat du pôle "Crimes contre l'humanité" du tribunal de Paris, chargé depuis le 26 juillet 2019 d'une information judiciaire visant le prêtre.
Cette enquête avait été ouverte trois ans après le refus définitif de la justice française, en octobre 2016, d'extrader Marcel Hitayezu vers le Rwanda.
Dans le diocèse de La Rochelle depuis 1999
Selon le quotidien La Croix, le prêtre, après trois ans passés dans des camps de réfugiés dans l'Est du Congo, était "arrivé entre 1998 et 1999" dans le diocèse de La Rochelle, avant de se voir accorder le statut de réfugié en "janvier 2011".
"C'est une excellente nouvelle" a réagit Alain Gauthier. Le co-fondateur du Collectif des parties civiles pour le Rwanda, estime que"l'Eglise doit s'interroger sur la façon de donner des responsabilités à des gens soupçonnés d'avoir participé au génocide".
Cette mise en examen de Marcel HITAYEZU, prêtre dans une paroisse de Charentes Maritimes, fait nous interroger sur l’appui que l’Eglise de France accorde à des gens sur qui pèsent de si lourds soupçons. Au CPCR nous avons souvent souhaité, dans des courriers adressés à des évêques de France, que l’Eglise fasse preuve de discernement et de prudence. Nous n’avons jamais été écoutés.
Le génocide a fait plus de 800.000 morts selon l'ONU, essentiellement des Tutsi exterminés entre avril et juillet 1994.