Avec les mouvements sociaux de l'hiver dernier, une météo capricieuse et une crise sanitaire sans précédent au printemps, on aurait pu s'attendre à un bilan catastrophique, mais le Grand Port Atlantique enregistre ses meilleurs chiffres d'exportation de céréales depuis cinq ans.
Au final, ni la pluie, ni la réforme des retraites, ni la crise de la Covid 19 n'auront eu d'impact significatif sur le marché mondialisé des céréales à La Pallice. Ainsi va le monde globalisé qui, crise sanitaire ou pas, continue de commercer par voie maritime, contre vents et marées. Avec 4,85 millions de tonnes de céréales exportées, Le Grand Port Atlantique enregistre même un record en terme de volume.
On aurait pu pourtant s'attendre au pire avec les grèves des dockers et, surtout, les fortes perturbations générées par le Coronavirus. Mais, le groupe SICA à lui seul, premier opérateur sur le port de La Rochelle, a brassé près de trois millions de tonnes dont la moitié en blé tendre avec une progression de 30%. Des indicateurs qui symbolisent le dilemne auquel doit faire face le marché français à l'avenir, entre volume et qualité.La récolte française 2019-2020 a été une des meilleures de ces dernières années. Nous avions donc de la disponibilité pour servir les marchés étrangers et cette année a aussi été marqué par un retrait de notre principal concurrent la Russie.
Des céréales de qualité et une demande internationale qui ne faiblit pas notamment vers l'Arabie Saoudite ou la Chine pour l'orge, mais aussi des pays importateurs réguliers européens ou africains qui ont repris de la vigueur sur le marché international.Au niveau du port de La Pallice, 90% des expéditions par voie maritime concernent le blé, le blé dur et l'orge, dont 70% de blé tendre. Je précise que ce blé tendre est un blé de qualité reconnu dans le monde entier et nous travaillons avec des meuniers qui ont souvent des exigences supérieures aux meniers français
Mais la vérité de La Pallice d'aujourd'hui n'est pas celle de demain et les pluies abondantes au moment des semis et, a contrario, le déficit hydrique du printemps dernier n'annoncent pas la même qualité de récolte pour l'année prochaine. Quant à savoir ce qu'il en sera sur un marché mondial hautement spéculatif dans les mois à venir, bien malin qui peut anticiper l'activité du port de commerce en 2021.La campagne céréalière a été particulièrement bonne dans l'interland rochelais, dans la zone qui alimente le port, en terme quantitatif et qualitatif, ce qui a permis de trouver de bons débouchés sur les marchés internationaux, notamment de soutenir la demande alimentaire de nos partenaires à savoir le Maghreb, l'Afrique de l'Ouest mais également l'Egypte ou l'Asie
On retrouve les deux opérateurs sur les quais de la pallice :