La pratique des activités nautiques a repris hier dans le port des Minimes de La Rochelle. Un temps gris et aucune voile à l’horizon, mais de nombreux plaisanciers préparent activement leur bateau en prévision du beau temps.
Ils n’attendaient que cela. Les plaisanciers ont pu reprendre la mer hier, au premier jour du déconfinement, comme l’avait confirmé le préfet maritime de l’Atlantique jeudi 7 mai.
Mais le beau temps n’était pas au rendez-vous et peu de voiles étaient de sortie. Aujourd’hui, il y a encore beaucoup de vent – avec des rafales allant de 50 à 60 km/h - et peu de bateaux passent, affirme Xavier Vanhecke, maître de port principal.
Des mesures de sécurité sont d'ailleurs à respecter. En effet, les plaisanciers doivent résider dans un rayon de 100 kilomètres ou sur le département pour pouvoir retrouver leur bateau. La durée de navigation n’est pour le moment pas limitée. En revanche, les plaisanciers ne peuvent pas naviguer à plus de 100 kilomètres de leur domicile (et non d’un port). Les navires de plaisance, quant à eux, ne pourront embarquer que 10 personnes.La météo a permis une reprise en douceur des activités. Les plaisanciers peuvent préparer leur bateau, s’assurer que les éléments de sécurité sont à jour et fonctionnels. On espère que ce week-end, les gens seront raisonnables.
- Xavier Vanhecke, maître de port principal.
Reste que cette autorisation est une bonne nouvelle pour les habitants et les marins qui s’activent avec ferveur sur le port des Minimes de La Rochelle. Jusqu’à présent, seuls les professionnels étaient autorisés à sortir les bateaux de l’eau pour effectuer des travaux d’entretien en vue de l’été.
Le port des Minimes a d’ailleurs pris du retard pour procéder à ces manutentions. Chaque année, 8.000 mouvements de manutention sont effectués sur l’ensemble du port de plaisance de la Rochelle.
On a dû annuler 400 rendez-vous soit 900 mouvements de manutention à cause de la crise du Covid-19. On va avoir plus d’attente que d’habitude et on avait déjà beaucoup d’attente.
Xavier Vanhecke
Avec 10 manutentionnaires sur place, le port s’est organisé pour pouvoir prendre les gens qui n’avaient pu faire leur carénage. "On a aussi augmenté nos heures de travail. Là actuellement on fait 8h-18h non stop".
Le délai maximum de présence à terre pour les bateaux a également été limité. Ce qui manque, explique le maître de port principal, ce ne sont pas tant les machines et les hommes, mais plutôt l’espace à terre pour stocker les bateaux.
On a limité à 24 h le temps à terre pour les bateaux inférieur à 10 tonnes, 48 h pour ceux inférieurs à 50 tonnes et 72 h ceux en dessous de 150 tonnes, ce qui nous permet de faire une rotation plus importante des bateaux et de faire plus de manutention.
Xavier Vanhecke, maître de port principal.
Pour aller plus vite, d'autres plaisanciers ont décidé de faire appel à des chantiers agréés. "Ça me coûte un peu plus mais ça sera fait, je pourrai naviguer", explique l'un d'eux.
Dans les écoles où le permis bateau est dispensé, si les salles sont désinfectées au préalable, les professeurs sont dans l’incertitude et attendent des mesures concrètes.
"Pour les bateaux, nous attendons les consignes précises des affaires maritimes… être un minimum sur le bateau, les masques… on fera tout ce qu’on nous demandera pour opérer dans de bonnes conditions", affirme Bruno Bouyer, directeur de Bateau école rochelais.
Pour le moment, la préfecture maritime de l’Atlantique est en train de décliner les modalités gouvernementales pour les activités nautiques en mer. Selon elle, des informations devraient être communiquées dans la semaine.