Un signal d’alarme. Presqu’un appel à l’aide. Aux urgences de l’hôpital de La Rochelle, les soignants ne peuvent plus faire face à l’afflux de patients depuis le début de la semaine.
Dans la nuit de mardi à mercredi, une situation de rupture a même été constatée selon le syndicat Force ouvrière.
Énormément de patients, aucun lit disponible. Des patients ont dormi dans une grande salle d’afflux massif à 15 au lieu de 11. Le service d’hospitalisation temporaire était saturé...Des gens ont dormi aussi dans des box sur des brancards, avec un manque total de respect des règles d’hygiène et de sécurité.
Solen Gastou, déléguée Force Ouvrière à l’hôpital de La Rochelle
Les urgences de La Rochelle souffrent d’un manque de personnel, dû à une cascade de démissions ou d’arrêts longue maladie à l’hôpital mais aussi à l’absence d’une quarantaine de professionnels en raison du Covid selon la direction de l’hôpital.
Force ouvrière regrette une mauvaise gestion de la pandémie alors que les cas se multiplient. Depuis la suppression du service Covid à l’hôpital de La Rochelle, les patients sont répartis dans les différents services. La direction confirme ces difficultés.
On a une petite vingtaine de lits fermés, c’est notamment lié à des difficultés de recrutement. Et puis on a aussi un cluster dans notre hôpital, ce qui limite la disponibilité des lits et crée un embouteillage aux urgences.
Sarah Binay, directrice du pôle urgences de l’hôpital de La Rochelle
Cette situation critique alerte également les cadres soignants, soucieux de préserver la sécurité des patients.
Ce n’est pas la façon dont on souhaite travailler aux urgences. On est forcé de dégrader la prise en charge des patients, en limitant au maximum. Malheureusement, on a un peu le sentiment de maltraiter les patients, de ne pas leur apporter le soin comme on le voudrait.
Sophie Perrotin, cheffe du service réanimation au pôle urgences
Selon la cheffe de service, la santé des soignants est un autre problème à régler d’urgence, notamment en raison d’un certain mal-être au travail. « Il y a des équipes très motivées, on le voit bien parce que tout le monde se retrousse les manches pour prendre au mieux en charge les patients. Mais pour autant, il y a des gens qui tournent la page, qui ne souhaitent plus travailler dans ces conditions-là. »
Mardi 29 mars, le syndicat Force ouvrière a déclenché un CHSCT (comité de hygiène de sécurité et des conditions de travail). Une réunion a lieu ce vendredi 1er avril avec la direction de l’hôpital de La Rochelle pour tenter de trouver des solutions dans l’urgence.
Reportage de Valérie Prétot et Marc Millet