Face à la pénurie de logement, des étudiants et des jeunes travailleurs vivent au camping

Le camping municipal Le Soleil, situé en plein centre-ville de La Rochelle, met à disposition des tentes équipées pour les étudiants et les jeunes travailleurs, et ce, pour la première fois. Un hébergement temporaire géré par l’auberge de jeunesse des Minimes, qui dépanne bien les petits budgets.

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C'est un fait qui est connu de tous : les étudiants et les jeunes actifs ont énormément de mal à trouver un logement. Les prix sont de plus en plus conséquents : pour les appartements les moins chers et les mieux situés, les piles de dossiers deviennent des montagnes dans les agences immobilières. Face à cette crise, des solutions existent.

150 euros la semaine

Quand certains dorment chez l'habitant dans un sous-sol, ou travaillent le soir pour pouvoir payer leur loyer à la fin du mois, d'autres logent dans des tentes de camping. C'est le cas de Dylan Delille, saisonnier de 24 ans engagé en août dernier comme commis de cuisine en centre-ville, pour qui le camping municipal était la seule solution d’hébergement. "Il fallait que je fasse ma saison, que je trouve un logement, et je me suis retrouvé là. J'avais pas mal de soucis, c'était difficile de trouver un logement en centre-ville. Je suis allé au camping et j'ai été bien accueilli."

Ce jeune homme, originaire de Paris, a dû beaucoup de mal à trouver un toit pour le mois dernier. C'est sa hiérarchie qui l'a aidé à trouver cette alternative, qui lui convient : "Je faisais un emploi saisonnier : j'ai commencé le 6 août et j'ai fini il y a quelques jours. Mon patron et mon chef de cuisine m'ont aidé à trouver cet endroit. Je trouve que c'est bien, c'est une bonne initiative."

C'est une offre que l'on propose aux étudiants et aux jeunes travailleurs qui sont en recherche de logement et qui peuvent avoir quelques difficultés à se loger sur La Rochelle.

Élise Dulost

Gérante du camping Le Soleil

Au total, ce camping propose 32 tentes toutes équipées et mises à disposition aux étudiants et aux jeunes travailleurs. Le prix pour une semaine coûte 150 euros, 100 euros pour une colocation. Élise Dulost, gérante du camping Le Soleil, ajoute qu'il s'agit d'une "offre que l'on propose aux étudiants et aux jeunes travailleurs qui sont en recherche de logement et qui peuvent avoir quelques difficultés à se loger sur La Rochelle. Cette offre a débuté au début du mois de septembre et se termine au 6 octobre."

Un mode de vie similaire au camping

À l'origine, ces tentes n'avaient pas vocation à servir aux étudiants et aux jeunes actifs. "D'habitude, ces tentes servent au CCAS d'EDF, qui les utilisent pendant les périodes estivales. À partir de la fin du mois d'août, ils n'en ont plus l'utilité, donc on a réussi pour les récupérer, ajoute-t-elle. Dans chacune des tentes, deux lits sont installés, qui peuvent être collés ou séparés, puis les personnes bénéficient d'un accès cuisine avec un lave-vaisselle, des plaques de gaz, un frigidaire et des prises électriques. Tout ce qui va être sanitaire se fera dans nos espaces dédiés sur le site."

En tant qu'acteur du tourisme, on essaye de répondre présent, même si l'on ne peut pas faire un accueil de façon pérenne, être une sorte de zone tampon.

Claire Balzac

Directrice adjointe de l’auberge de jeunesse des Minimes

Claire Balzac, directrice adjointe de l’auberge de jeunesse des Minimes de La Rochelle, est en charge du camping depuis le début de l'année. Elle explique que c'est la première fois que ce camping laisse ces tentes aussi tardivement dans l'année. "Nous avons eu la gestion de ce dernier à partir de cette année. On souhaitait prolonger l'accueil des étudiants, chose que nous faisions auparavant dans notre auberge."

Mandatée par la Ville, l’association n’a reçu, pour l’heure, que cinq demandes. "Cela est dû à plusieurs facteurs : le fait que notre communication soit assez tardive, le fait que l'on constate une baisse de la saturation du logement étudiant. De plus, la mauvaise saison touristique, avec une météo qui n'était pas top, a libéré plus tôt des hébergements. Il y a aussi de plus en plus de campings, de villages vacances ou d'hôtels qui proposent des offres aux étudiants. Je ne sais pas s'il y a une paupérisation chez les jeunes, mais le besoin est toujours là et il faut continuer à proposer des solutions. En tant qu'acteur du tourisme, on essaye de répondre présent, même si l'on ne peut pas faire un accueil de façon pérenne, être une sorte de zone tampon." Pour preuve, l'auberge de jeunesse accueille 20 à 30 étudiants par semaine.

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