De l'école primaire au lycée, selon une étude de l'UNICEF, un élève sur dix en France est susceptible d'être victime de harcèlement scolaire. À La Rochelle, Noémya Grohan est venue témoigner de son propre calvaire dans un établissement scolaire.
Noémya n'aurait jamais pensé revenir dans un collège. Pourtant, ce jeudi 18 octobre, elle était au lycée Fénelon de La Rochelle pour témoigner, pour parler du harcèlement scolaire. C'est à sa rentrée en sixième que le cauchemar commence. "Très vite, je me suis retrouvée seule face à toute une classe qui s'acharnait sur moi. Les meneuses étaient valorisées par les témoins qui assistaient à ces situations de violence", raconte-t-elle.
Deux filles donc qui se transforment en tortionnaires et le reste de la classe qui, au mieux, ne réagit pas, pas plus que le corps enseignants ou la famille à qui Noémya, honteuse, ne révèle rien :
Quatre ans de harcèlement et dix ans de galère pour s'en remettre. Tous les ans, Noémya témoigne devant 10 à 15 000 élèves avec un objectif bien précis : "Ces actions permettent de libérer la parole. Je cible aussi beaucoup les témoins. C'est eux qui peuvent jouer le plus grand rôle. S'ils alertent l'adulte, ça peut permettre de stopper ces situations de harcèlement."À force de subir ces violences, j'ai fini par penser que j'avais une part de responsabilité. Alors qu'en réalité j'étais une victime.
Quelques chiffres
- Un élève sur dix en France est susceptible d'être victime de harcèlement scolaire, selon une étude de l'UNICEF.
- Au total, 700 000 élèves sont victimes de harcèlement scolaire, dont la moitié de manière sévère, soit 5 à 6 % des élèves.
- 55 % des élèves en situation de harcèlement sont touchés par la cyberviolence.
- Les filles sont davantage exposées à des formes spécifiques de cyberviolence, à caractère sexiste et sexuel. Elles sont notamment trois fois plus touchées par des actes de sexting que les garçons.