Le dimanche 10 juillet dernier, un pilote amateur s'était vu contraint de poser son avion au large de l'île de Ré. L'épave vient d'être renflouée par la brigade nautique de la gendarmerie.
A quelques encablures du port de La Flotte sur l'île de Ré, il n'aura fallu qu'une poignée d'heures aux hommes de la Brigade Nautique et de la Gendarmerie Maritime pour remonter l'épave du Cessna F-152. Après avoir délimité et sécurisé la zone d'investigation grâce au service des Phares et Balises, cinq plongeurs sont allés fixés des parachutes gonflables sur la carlingue de l'avion.
Une suspicion de panne moteur
"La première difficulté, ça a été de localiser l’avion", explique l'adjudant-chef Christophe Laferrière de la Brigade nautique de La Rochelle et de La Tremblade, "ensuite, nous avons été faire des constatations sous l’eau et on a pris des photos pour fixer la scène et comprendre ce qu’il s’est passé. L’avion était à 4m50 de fond à marée basse et 8m à marée haute. Le problème, c’est que nous n’avions pas de visibilité et, quand vous voyez l’envergure de l’engin, l’objectif, c’était de le remonter sans le casser pour que l’expertise du BEA définisse les circonstances de l’accident. On a mis des parachutes, mais il était posé sur ses ailes donc il a fallu qu’on le retourne pour le mettre sur ses roues et le positionner correctement sur le chaland et le transporter".
Le dimanche 10 juillet, c'est à 10h20 que le pilote, en provenance de Poitiers, lançait ses premiers "mayday". Après avoir en vain tenter d'atterrir sur le tarmac de l'aéroport de La Rochelle, puis dans un champ, il a du se résoudre à amerrir. Secouru par la SNSM, il évoquera d'emblée une suspicion de panne moteur. Mais les circonstances de l'accident restent à être déterminées.
"Un amerrissage d’urgence, c’est un événement qui est relativement rare"
"C’est une opération qui a mobilisé de nombreux moyens, à la fois pour détecter l’épave de cette avion et également pour la récupérer", nous déclare l'adjudant chef Emmanuel Hudela de la Brigade de surveillance maritime du littoral, "c’est sûr que ce n’est pas banal à cause de la configuration d’un avion qui reste fragile et qui, par définition, est très léger. Les points d’accroche ont été bien étudiés en amont par les opérateurs pour savoir où fixer les ballons et comment le gruter sans l’abimer. Les enquêteurs ont besoin de déterminer ce qu'il s’est passé. Le pilote a eu de la chance et de bons réflexes pour pouvoir amerrir et il a apporté une première version des faits qui doit être confirmée".
Car c'est désormais aux hommes du Bureau d'Enquêtes et d'Analyses pour la Sécurité de l'Aviation civile de faire toute la lumière sur cet accident où, heureusement, aucune victime n'est à déplorer. Et ça, ça peut prendre du temps. "On va procéder à un examen complet de l’épave afin de comprendre ce qui a pu se passer sur ce vol", détaille Stéphane Veillon du BEA, "ça peut être long et compliqué. Un amerrissage d’urgence, c’est un événement qui est relativement rare. On en a eu quelques-uns ces dernières années mais il n’y a jamais eu de victimes".
Il faudra peut-être attendre un an avant la publication du rapport d'enquête, pour rassurer le pilote et ses proches, mais surtout pour donner toutes les informations nécessaires à la communauté aéronautique.