Le cadavre d'une tortue luth de 300 kilos avait été retrouvé sur une plage du Finistère le 7 septembre dernier. L'Aquarium de La Rochelle qui a pratiqué l'autopsie a retrouvé "une grande quantité de déchets plastiques" dans son tube digestif.
Des bouts de sacs, des cables souples, des morceaux de cordes et toutes sortes de fragments plastiques transparents et bleus. Voilà ce que les scientifiques du Centre d'Etudes et de Soins des Tortues Marines (CESTM) de l'Aquarium de La Rochelle ont découvert dans l'estomac d'une tortue luth qui leur avait été confiée pour autopsie.
Le cadavre de l'animal, une femelle pesant près de 300 kilos, avait été retrouvé mardi 7 septembre par deux promeneuses sur une plage de Treffiagat-Léchiagat dans le Finistère.
Selon le rapport rédigé par Florence Dell'Amico, la responsable du CESTM qui a pratiqué l'examen post-mortem, "cette grande quantité de plastique a contribué directement ou indirectement au décès" de l'animal. Des analyses complémentaires vont etre menées dans les prochains jours pour préciser les causes de la mort.
Des échantillons ont également été prélevés pour déterminer l'origine géographique de l'animal, son âge et une éventuelle contamination aux métaux lourds.
Du plastique en cause dans la moitié des échouages
Selon le centre spécialisé de La Rochelle, 68 tortues luth se sont échouées sur les côtes Manche-Atlantique en 2019. "Dans la moitié des cas, on retrouve du plastique dans leur tube digestif" fait savoir le centre.
Il n'est pas rare en effet que les tortues confondent les sacs plastiques avec des méduses qui constituent une grande partie de leur alimentation et cela a pour conséquence l'obstruction de leurs voies digestives.
Le CESTM rappelle aussi l'importance de signaler la présence de toute tortue vivante ou morte sur le littoral. "L'Aquarium de La Rochelle est joignable 7 jours sur 7 et préviendra l'équipe des scientifiques."
En voie de disparition
La tortue luth est la plus grande des sept espèces actuelles de tortues marines. Elle a la particularité de ne pas avoir une carapace osseuse comme les autres tortues marines. Sa dossière est constituée d’une fine peau recouvrant une épaisse couche de graisse lui donnant ainsi l’aspect du cuir.
L'espèce est protégée en France et classée comme vulnérable à l'échelle mondiale, elle figure sur la liste rouge des espèces en voie de disparition de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) .