Le bateau à voile Isabelle de la coopérative Sailcoop a été mis à l’eau au port des Minimes de La Rochelle. Ce navire de 18 mètres, pouvant accueillir jusqu’à 80 passagers, est un espoir pour des liaisons maritimes plus écoresponsables.
Quand le bateau Isabelle navigue, c'est en silence. Seuls le cri des mouettes, des vagues qui frappent la coque et du vent dans la Grand-voile se font entendre. C'est un catamaran qui sort du tout juste de chantier. Ce voilier de 185m² et de plus de dix-huit mètres de hauteur, à la particularité d'accueillir au maximum 80 passagers.
Offrir une alternative plus écologique
La coopérative Sailcoop a été fondée en 2022. Sa mission, offrir une alternative bas-carbone sur des voyages réguliers en utilisant le bateau à voile. "Ce type de bateau, qu’il soit aussi performant à la voile et qu’il puisse emmener autant de passagers dans de bonnes conditions de confort et de sécurité, est une première", indique Jochen Krauth, directeur de la flotte Sailcoop.
J’estime qu’il y a de grandes perspectives à l’avenir.
Laurent Da RoldCo-gérant du Chantier de l'Arsenal
Initier la décarbonation du transport maritime, voilà l'idée utopiste de cette coopérative. Pourtant, elle est déjà concrète : il existe déjà deux liaisons entre l'île de la Corse et le continent européen. Pour le constructeur du bateau, le Chantier de l'Arsenal, le vent va prendre petit à petit la place du fioul. "On est de plus en plus persuadé que la voile va vraiment se développer dans les années à venir comme moyen de transport, en tant que propulsion pour des bateaux de transports purs", estime Laurent Da Rold, cogérant du chantier de l'Arsenal. "La rencontre avec Sailcoop va complètement dans ce sens, on était très content de faire ce premier bateau avec eux. Moi, j’estime qu’il y a de grandes perspectives à l’avenir".
Une invitation à voyager autrement
Le catamaran Isabelle n'est encore qu'une goutte d'eau dans un océan de carbone. Mais elle est, avant tout, une invitation à tous ceux qui souhaitent voyager différemment, comme Isabelle Autissier, marraine éponyme de ce bateau innovant.
"Je vous rappelle qu’en 2050, on doit être zéro carbone, donc ça veut dire plus de fioul. C’est plutôt malin de commencer maintenant, puis de faire muter l’économie, la société dans ce sens-là", ajoute la première navigatrice à avoir fait le tour du monde en solitaire lors d'une compétition.
Ce samedi 15 juin, une première traversée en silence aura lieu entre le port de Concarneau, dans le Finistère, et l'archipel des Glénan.