Le maire de Marans a décidé de peindre les devantures de magasins fermés pour se rappeler le temps où les commerces animaient le centre-ville... en attendant le retour de la clientèle partie dans les grandes surfaces de la périphérie.
Un coup de pinceau comme un pied de nez à la désertification du centre-ville. Le maire de Marans, Thierry Belhadj, a commencé à faire peindre des vitrines en trompe l'oeil à l'emplacement des commerces fermés. Ce bourg de 4500 habitants est victime d'un phémonène national : en France, 27 villes comptent aujourd'hui plus de 15% de leurs magasins fermés. En cause, la multiplication des centres commerciaux à la périphérie.
Cette tendance fait parler jusqu'aux Etats-Unis. Cette semaine, le New York Times consacrait un grand reportage à la ville d'Albi (Tarn), érigée en symbole d'un pays en déclin. A l'entrée de la commune, un parking de grande surface plein à craqué. Mais une fois arrivé dans le centre-ville, le journaliste du grand quotidien américain, Adam Nossiter, ne voit que des rues vides et des enseignes "à vendre", "à louer".
Pour lui, c'est une image d'épinale fanée, la disparition d'une "francité" ("frenchness" dans le texte), une perte de l'identité nationale qui expliquerait la montée du Front National.
La presse n'est pas la seule à s'inquiéter du phénomène. En octobre dernier, le ministère de l'Economie conscrait un rapport à la désertification des centres-villes : "Ce phénomène de dévitalisation des centralités urbaines (…) devient préoccupant tant le commerce participe à la vie de la cité et la façonne en grande partie", estimaient les rapporteurs.