Nieul-sur-Mer. La thèse de la mort par hypothermie privilégiée

Un mois après sa disparition, le corps de Laurence Prézelin avait été retrouvé dans un fossé, non loin de l'endroit où elle avait été signalée pour la dernière fois. Les dernières analyses mènent à la piste d’une mort par hypothermie. Mais plusieurs éléments du dossier interrogent.

Le corps de Laurence Prézelin avait été retrouvé dans un fossé près de Nieul-sur-Mer, un mois après sa disparition. Encore six mois plus tard, l’enquête prend un nouveau tournant. Les analyses toxicologiques, anatomopathologiques et entomologiques ont enfin livré leur verdict menant à la piste d’un décès par hypothermie. Pourtant, comme l’admet le vice-procureur de la République de La Rochelle, Clément Incerti, plusieurs zones d’ombres subsistent.

Quand le 16 février 2022, le corps de Laurence Prézelin est retrouvé dans un fossé sous des ronces le long de la route de l’Aubreçay, non loin des premières bâtisses de Nieul-sur-Mer, c’est la stupéfaction. Le corps se trouve à l’endroit où elle avait été signalée un mois plus tôt, avant de disparaître. D’importants moyens ont été mobilisés pour sa recherche : patrouilles, hélicoptère, des chiens pisteurs, nombreux interrogatoires, etc. Alors comment le corps n’a-t-il pu être retrouvé plus tôt ?

Un taux d'alcoolémie révélé par l'autopsie

C’est la question qui subsiste dans ce dossier. En mars dernier, Pascal Prézelin, son époux en était persuadé : "Le corps a été déplacé, c’est certain. On ne tombe pas comme ça, sous les ronces, sans perdre ses lunettes. Et puis c’est un lieu de passage. Tout le monde y passe, les promeneurs, les chasseurs." L’autopsie et les analyses sont pourtant formelles : pas de traces de violences ou d’impact pouvant orienter vers un accident de la route ou une mauvaise rencontre cette nuit-là.

Les dernières analyses révèlent cependant un taux d’alcool de 1,30 g par litre de sang. Un taux élevé qui laisse penser que la victime était en état d’ébriété le soir de sa disparition. Mais, là encore, peu de certitude car la putréfaction peut engendrer de l’alcool post-mortem, ainsi que le précisent les experts.

Une mort par hypothermie

"Pour une raison inexpliquée, Laurence Prézelin aurait ainsi pu s’assoupir dans ce fossé en ce mois de janvier avant de souffrir d’hypothermie. Les techniciens de la gendarmerie ont d’ailleurs souligné un potentiel cas de "déshabillage paradoxal", un phénomène consistant à se dévêtir malgré le froid, les victimes pensants avoir chaud, trompées par les réactions de leur corps", indique, dans son article, Le Parisien. Le corps de la femme de 52 ans a en effet été retrouvé sans sa doudoune. Mais le vice-procureur de la République, Clément Incerti, réfute avoir précisé que le vêtement était "bien plié et placé sous sa tête", comme l’indique le quotidien de Paris.

Pour le moment, « on ne peut ni affirmer, ni infirmer d’intervention extérieure dans la cause du décès », nous précise le parquet de La Rochelle. Perplexe face à la somme d’éléments contradictoire, le vice-procureur de la République de La Rochelle, Clément Incerti va réétudier la totalité du dossier avant de statuer sur la suite à donner. Il annonce 3 hypothèses pour la suite : poursuivre les investigations, ouvrir une information judiciaire ou encore classer sans suite. À l’heure actuelle, la dernière option semble la plus probable.

Carte. La route de l'Aubreçay près de Nieul-sur-Mer.