"Notre fils n'en peut plus !" Emprisonné à tort pour trafic de drogue, ce Français risque la peine de mort en Malaisie

Tom Félix est un Français de 33 ans arrêté pour trafic de drogue en Malaisie. Il conteste les faits et son dossier serait vide, selon ses parents. Ils appellent à l'aide pour faire sortir leurs fils de prison. La santé du jeune homme se dégrade fortement.

"Ce matin, nous l’avons eu en visio, il avait le regard vide, la tête baissée, il n’osait plus parler, il n’arrive plus à lire, alors que jusqu’ici la méditation l’aidait et il lisait beaucoup." Peu à peu, la voix se trouble, celle d’une mère qui tente d’aider au mieux son enfant.

Tom Félix est un Français de 33 ans emprisonné depuis août 2023 en Malaisie. Il est accusé de trafic de drogue parce que la police a retrouvé du cannabis dans la maison où il séjournait. "J’ai essayé de lui parler des actions de ses amis, du soutien que nous avons, mais il m’a répondu qu’il n’avait plus la force, qu’il ne pourrait pas tenir cette longue épreuve." Sylvie Félix a la gorge serrée de larmes. "Il faut que la France entende que notre fils n’en peut plus et que si elle n’intervient pas rapidement, nous allons le perdre".

Tom Félix avait un beau projet, celui d'ouvrir un établissement de restauration sur l’archipel de Langkawi. Il s’est associé avec un Malaisien chez qui il dormait lors de ses déplacements sur l’île. Il était tombé sur le charme de ce coin paradisiaque après ses études d’école de commerce à La Rochelle. Il avait été embauché par Véolia qui l’avait envoyé dans cette région du monde.

Compte de soutien pour Tom Felix (Facebook)

"Comme il n’avait pas de visa de travail, il faisait des allers-retours entre l’île et notre domicile à Singapour", explique Jean-Luc Félix, le père. "La police a débarqué dans la maison où il séjournait en sachant qu’il y avait de la drogue. Ils ont trouvé du cannabis dans différents endroits et toutes les personnes qui se trouvaient dans la maison ont été arrêtées."

L’associé de Tom Félix a reconnu être le trafiquant de drogue, il a dédouané le Français. Mais ce dernier, depuis plus d’un an, croupit dans les geôles malaisiennes. "Il n’y a aucune possibilité de se défendre, de voir un juge", dénonce Jean-Luc Félix. "Il a fallu un an à nos avocats pour récupérer les pièces du dossier, il est vide concernant Tom", poursuit le père du jeune homme. "Mais il a été décidé qu’il y aurait un procès en juin 2025 dans sept mois, alors que nous ignorons si l’enquête est terminée et s’il y a vraiment eu une enquête ? Nous en doutons d’ailleurs."

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Un mauvais remake de Midnigt Express

Et pendant ce temps, Tom Félix dépérit dans sa prison. "C’est 'Midnight Express' à la malaisienne", s’inquiète Jean-Lux Félix. "Tom dort dans une cellule avec plusieurs co-détenus, de la lumière allumée en permanence, un tapis de yoga pour dormir. Les toilettes, c’est un trou dans le sol et pour se laver, ils ont un petit robinet avec un petit tuyau en plastique qui dépasse. Voilà, ce qu’ils appellent des douches."

La santé du jeune rochelais se dégrade. "Il a déjà attrapé la gale, il y a des épidémies de tuberculose, il a sans arrêt des furoncles, signe qu’il est en déficit immunitaire", énumère Sylvie Félix.

La famille a écrit à Emmanuel Macron, le président de la République, à différents parlementaires. Elle est revenue en France pour en rencontrer. "Nous espérons que le dossier de Tom est connu à Paris, nous voudrions que la France intervienne le plus rapidement possible pour trouver une solution", insiste Jean-Luc Félix. Mais la situation semble au point mort.

À La Rochelle, ses amis prennent à leur tour les choses en main. "Libérez Tom Félix" raye en rouge bien vif la largeur du mur. À cinq, ils ont graffé l’un des murs du Gabut, ces murs du centre-ville de La Rochelle abandonnés et tagués par les artistes de rue. Une baleine et une raie sur fond bleu. "Tom a fait des études en rapport avec la biologie marine", explique Epsig, son amie qui a mobilisé les autres graffeurs. "Il est emprisonné à tort et c’est le moyen que nous avons trouvé pour faire parler de son histoire et soutenir cette cause. Nous avons utilisé ce que nous savons faire."
Bombe en main, Musher, graffeur installé à Royan estime que "ce combat est très important. Les célébrités, on les aide, les petits jeunes comme ça, on a l’impression qu’ils ne sont pas assez considérés."

En Malaisie, Tom Félix risque la peine de mort à l’issue de son procès.