Avec le soutien de bénévoles, cette jeune association rochelaise fait appel aux particuliers propriétaires d'arbres fruitiers pour récolter ce qu'ils ne consommeront pas et distribuer le surplus à des structures sociales de la ville.
À Lagord en Charente-Maritime, dans son jardin, Catherine a la chance d'héberger un généreux figuier qui lui offre, tous les ans, bien plus de fruits que sa petite famille ne pourrait ingurgiter. Alors, ce jour-là, Coralie a motivé quelques bénévoles pour une ceuillette impromptue, joyeuse et solidaire. Comme tous les ans, toutes ces figues auraient été gâchées. C'est sur ce constat que tout un chacun peut faire impuissant devant les branches surchargées de son cerisier, son poirier ou son pommier qu'est née l'association Aux arbres citoyens. Et pour Catherine, c'était une évidence que de partager cette récolte.
Ce jour-là, en moins d'une heure, plus de 40 kilos de fruits ont été récoltés. Coralie, installée à La Rochelle depuis trois ans, s'est inspirée de l'association canadienne "Not far from the tree" pour initier cette démarche en juillet dernier. Tant pis pour les cerises mais la rentrée est prometteuse pour les cueilleurs solidaires.Le figuier est gigantesque ! Nous, on n'est que deux, donc il y a largement plus que ce qu'on pourrait consommer. On a trouvé que c'était une bonne solution pour éviter ce gâchis alimentaire.
Quelque chose d'utile car chaque cueillette est ensuite partagée entre le propriétaire de l'arbre, les bénévoles et, surtout, d'autres structures sociales de l'agglomération comme l'épicerie solidaire de Mireuil, la Croix Rouge ou ce jour-là l'association Habitat Horizon Jeune au foyer des jeunes travailleurs. L'occasion de sensibiliser le plus grand nombre au problème du gaspillage alimentaire, plus de dix millions de tonnes par an en France, et d'apprendre à consommer différemment.On faisait ça déjà nous à l'échelle de notre quartier avec nos voisins, cueillir chez les uns et les autres, s'échanger des fruits donc on s'est dit qu'on pourrait faire ça en plus grand. Et, paradoxalement, c'est pendant le confinement qu'on a eu le déclic, en se disant qu'il fallait vraiment qu'on fasse quelque chose d'utile.
Alors si vous avez un olivier ou un poirier dans votre jardin ou si vous souhaitez donner un coup de main pour cueillir les fruits, n'hésitez pas à consulter le site internet de l'association qui réfléchit par ailleurs à organiser des ateliers de valorisation, compotes, confitures et autres shutneys. C'est fou comment une pomme peut créer du lien social !On éduque en fait les jeunes à se nourrir et consommer autrement. C'est un engagement militant et c'est nécessaire.
Vincent Marcel et Laurence Couvrand ont rencontré ces cueilleurs bénévoles :